Une employée contractuelle américaine a été arrêtée après la fuite d'un rapport classifié d'une agence de renseignement qui suggérait que des pirates informatiques russes s'en étaient pris à au moins un fournisseur de logiciels électoraux quelques jours avant l'élection présidentielle aux États-Unis.

Peu de temps après la publication du rapport par le magazine en ligne The Intercept, lundi, le département de la Justice a annoncé qu'il avait accusé une contractuelle du gouvernement, Reality Leigh Winner, en Géorgie, pour avoir divulgué un document classifié qui contenait des informations «de niveau top secret» à une organisation médiatique en ligne.

Le rapport que l'accusée aurait dévoilé est daté du 5 mai, la même date à laquelle il a été publié par The Intercept.

Le document permet de croire que des pirates informatiques russes ont pénétré le système électoral américain encore plus profondément qu'on ne le croyait. Le Kremlin a rapidement démenti ces informations.

Le rapport de l'Agence nationale de sécurité (NSA) ne précise pas si l'attaque informatique a influencé l'issue du vote. Il affirme toutefois que les services de renseignement russes ont attaqué la firme américaine, en plus d'envoyer des courriels d'hameçonnage à une centaine d'employés électoraux à la fin du mois d'octobre et au début du mois de novembre.

Les agences américaines du renseignement ont refusé de commenter.

Ce document explique que le renseignement militaire russe «a lancé des opérations de cyberespionnage contre une firme américaine en août 2016» afin d'obtenir de l'information concernant les logiciels et le matériel qui seraient utilisés lors du vote.

Les pirates auraient utilisé les informations récoltées lors de cette attaque pour créer un nouveau compte courriel à partir duquel ils ont lancé leur attaque d'hameçonnage, poursuit le document.

«Le renseignement russe a obtenu et maintenu un accès à des éléments de plusieurs États ou bureaux électoraux locaux», est-il écrit dans le document.

The Intercept affirme que certaines portions du document ont été gardées secrètes, à la demande des agences américaines, afin de «protéger l'intérêt du public».

The Intercept est un magazine en ligne fondé par des journalistes impliqués dans la fuite de documents orchestrée par Edward Snowden, un ex-employé contractuel de la NSA.

L'Associated Press n'a pas pu confirmer l'authenticité du document publié par le magazine, qui dit l'avoir obtenu de façon anonyme.