Le secrétaire d'État des États-Unis Rex Tillerson a demandé un budget en berne pour la diplomatie et l'aide internationale de la première puissance mondiale, avec une enveloppe en baisse de plus 30% sur un an.

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Les grandes lignes du budget du puissant département d'État et de son agence pour le développement et la coopération USAID étaient connues depuis la mi-mars, mais le ministère en a fourni tous les détails dans ce projet qui doit encore être voté par le Congrès.

Ce budget a cependant peu de chances d'être approuvé en l'état.

Invoquant le programme électoral «l'Amérique d'abord» du président Donald Trump, son secrétaire d'État, ancien PDG d'ExxonMobil et qui avait dès son entrée en fonctions réclamé davantage d'«efficacité», a réclamé 37,6 milliards de dollars pour l'exercice budgétaire 2018 (débutant le 1er septembre 2017) pour le département d'État et l'USAID.

D'après des documents comptables du ministère, le budget 2017 (s'achevant le 30 septembre) devrait s'élever à quelque 54,9 milliards de dollars.

La chute entre les exercices 2017 et 2018 devrait donc être de 31,5%.

Pour M. Tillerson, cité dans un communiqué, ce «budget répond aux réalités d'un monde du 21e siècle et fait en sorte que le département d'État et l'USAID puissent rapidement s'adapter à un environnement international en constante évolution». Il a défendu «le bien-être des Américains, le renforcement de la sécurité nationale des États-Unis, la sécurisation des frontières et l'avancée des intérêts économiques américains».

Lorsque ce projet de coupes claires dans la première diplomatie mondiale avait été dévoilé le 16 mars, cela avait provoqué une onde de choc dans ce vénérable ministère fondé en 1789, fort de plus de 70 000 personnes disséminées à Washington et dans 250 ambassades et consulats à travers le monde.

Diplomates, militaires, politiques et experts avaient dénoncé un risque pour le «leadership» et le «soft power» (l'influence) de l'Amérique dans le monde.

Le sénateur démocrate Ben Cardin, qui siège à l'influente commission des Affaires étrangères du Sénat, a dénoncé dans un communiqué un «budget mort d'avance» et qui, pour la politique étrangère, tendrait à prouver que l'administration Trump «attache si peu de valeur au puissant leadership de l'Amérique à travers le monde».

Ce sont les budgets de l'USAID pour l'aide au développement et l'assistance humanitaire qui devraient être les plus touchés par les réductions.

Si bien que l'ONG américaine Mercy Corps a «exhorté le Congrès à s'opposer à ces coupes importantes» qui risquent de «mettre en péril l'aide humanitaire pour des dizaines de millions de personnes les plus vulnérables de la planète, au moment où la famine réapparaît pour la première fois depuis six ans».