Le sénateur républicain John McCain a tancé mardi le président Donald Trump, accusé d'avoir donné des informations secrètes sur l'organisation État islamique au chef de la diplomatie russe.

«Les informations selon lesquelles le président a partagé des renseignements sensibles avec des responsables russes sont profondément troublantes», a déclaré John McCain.

«Les informations selon lesquelles ces renseignements avaient été fournis par un allié des États-Unis et ont été partagées à son insu envoient un message inquiétant aux alliés de l'Amérique et à ses partenaires dans le monde, et pourraient les dissuader de partager des renseignements avec nous à l'avenir», a poursuivi le sénateur McCain, ennemi déclaré de la Russie de Vladimir Poutine.

Puis il a regretté que Donald Trump ait consacré son temps avec Sergueï Lavrov à partager ces informations, au lieu de «s'occuper du comportement agressif de la Russie», le sénateur énumérant ensuite les ingérences russes dans diverses élections, l'invasion de l'Ukraine et de la Crimée et «le massacre de civils innocents» en Syrie.

Au Congrès mardi matin, parlementaires démocrates et républicains confiaient leur stupéfaction à la lecture de l'article du Washington Post, confirmé par d'autres médias, sur des informations classifiées concernant une opération de l'EI en préparation, et qui auraient été données au ministre russe et à l'ambassadeur Sergueï Kisliak lors d'une rencontre dans le Bureau ovale jeudi dernier.

Donald Trump, sur Twitter, a revendiqué mardi le droit, en tant que président, de partager des renseignements.

«Si ces articles sont exacts, cela signifierait que le président a gravement affaibli notre sécurité nationale», a déclaré mardi Chuck Schumer, chef de l'opposition démocrate du Sénat.

Il a demandé à ce que la retranscription de la rencontre entre MM. Trump, Lavrov et Kisliak soit donnée aux commissions du Renseignement du Congrès.