Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi qu'il se rendrait à la fin du mois en Arabie saoudite, en Israël et au Vatican pour son premier voyage à l'étranger depuis son arrivée à la Maison-Blanche.

Ces trois escales s'ajoutent à sa présence déjà annoncée au sommet de l'OTAN à Bruxelles et du G7 en Sicile à la fin du mois.

«Mon premier déplacement à l'étranger en tant que président des États-Unis sera en Arabie saoudite, puis en Israël, puis dans un endroit que mes cardinaux aiment vraiment beaucoup, Rome», a déclaré M. Trump dans les jardins de la résidence exécutive.

Donald Trump a exprimé récemment son optimisme sur la possibilité d'aboutir à un accord de paix au Proche-Orient, sur lequel ses prédécesseurs ont échoué.

Il a déclaré jeudi qu'il «commencerait par une réunion vraiment historique en Arabie saoudite avec des dirigeants de tout le monde musulman».

«L'Arabie saoudite est le pays gardien des deux sites les plus sacrés de l'islam».

«C'est là que nous commencerons à bâtir les nouvelles fondations de la coopération et du soutien de nos alliés musulmans pour combattre l'extrémisme, le terrorisme et la violence, et à préparer un avenir plus juste et plus optimiste pour les jeunes musulmans de ces pays».

À partir de l'Arabie saoudite, Donald Trump se rendra en Israël, laissant ouverte la possibilité de s'arrêter en Cisjordanie occupée.

Donald Trump avait reçu mercredi pour la première fois le président palestinien Mahmoud Abbas à la Maison-Blanche, dans l'espoir de mettre un terme au conflit israélo-palestinien.

«Honnêtement, c'est peut-être moins difficile que ce que les gens pensent depuis des années», avait-il dit à propos de ce dossier délicat tant les positions sont à ce jour éloignées et le degré de défiance élevé.

Rencontre avec le pape François

Le pape François recevra le président américain Donald Trump le 24 mai, a annoncé jeudi le Vatican, alors que les deux hommes avaient exposé leurs profondes divergences pendant la campagne électorale américaine l'année dernière.

L'audience aura lieu à 8h30 (2h30 au Québec) au Vatican, dans le cadre d'un premier voyage à l'étranger comme président qui doit mener M. Trump, d'abord en Arabie Saoudite et en Israël, puis à Bruxelles et à nouveau en Italie pour le sommet du G7 à Taormina (Sicile).

Interrogé sur M. Trump en février 2016, quand ce dernier était candidat à la primaire républicaine, le pape avait assuré: «Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n'est pas chrétienne».

Cette déclaration avait alors provoqué une réaction courroucée du magnat de l'immobilier, qui avait jugé «honteux» qu'un responsable religieux «mette en doute la foi d'une personne».

«Le pape n'a entendu qu'une version de l'histoire, il n'a pas vu la criminalité, le trafic de drogues et l'impact économique négatif que les politiques actuelles ont sur les États-Unis», avait insisté M. Trump.

Lors de la prestation de serment de Donald Trump, le 20 janvier, le pape avait prié pour que ses décisions soient «guidées par les riches valeurs spirituelles et éthiques» du peuple américain, avec une «préoccupation pour les pauvres et les exclus».

M. Trump s'était cependant dit impatient de rencontrer le pape lors de son déplacement à Taormina, tandis que le pape a assuré samedi recevoir tous les chefs d'État qui en font la demande.

Après son arrivée au pouvoir, M. Trump a réitéré sa promesse de construire un grand mur sur les 3200 kilomètres de frontière avec le Mexique, signant le 25 janvier un décret lançant le projet.

L'administration américaine essaie en outre d'interdire l'entrée aux États-Unis des ressortissants de six pays musulmans, mais deux décrets en ce sens ont pour l'instant été suspendus par la justice.

Aux antipodes sur ce dossier, le pape n'a de cesse de magnifier «le devoir sacré de l'hospitalité» face à des migrants forcés de fuir la guerre ou la misère, fustigeant «l'égoïsme» des Occidentaux souvent nourri par «la démagogie populiste».

Autre dossier sensible: le candidat Trump avait promis de mettre fin à la participation des États-Unis à l'accord de Paris sur le climat de la fin 2015, l'une des réussites de l'administration Obama. Le nouveau président doit faire connaître sa décision avant le sommet du G7.

François s'est en revanche beaucoup engagé pour la lutte contre le réchauffement climatique, en s'exprimant d'ailleurs à l'occasion de la COP21. Il a consacré une encyclique à l'environnement, dans laquelle il rappelle que la dégradation climatique nuit d'abord aux plus pauvres, en provoquant pollution, catastrophes naturelles, maladies, guerres et migrations.

D'autres prises de position de M. Trump, comme le rejet de l'avortement et de la contraception, pourraient néanmoins rapprocher les deux hommes.

Donald Trump a ainsi promulgué une loi abrogeant une directive de l'ère Obama destinée à sanctuariser les financements publics des cliniques de planification familiale. Il a aussi bloqué le financement d'ONG internationales soutenant l'avortement.