Donald Trump a provoqué la colère de la Turquie, lundi, en qualifiant le massacre des Arméniens en 1915 d'«une des pires atrocités de masse du 20e siècle», tout en se gardant d'employer le terme de «génocide».

À l'occasion du 24 avril, date anniversaire du génocide, le président américain s'est «joint à la communauté arménienne d'Amérique et à travers le monde dans le deuil de la perte de vies innocentes et la souffrance endurée par tant» de personnes.

«Aujourd'hui, nous nous souvenons et honorons la mémoire de ceux qui ont souffert durant (...) l'une des pires atrocités de masse du 20e siècle», a-t-il ajouté dans un communiqué. «Nous devons nous rappeler les atrocités pour éviter qu'elles ne surviennent à nouveau.»

«À partir de 1915, un million et demi d'Arméniens ont été déportés, massacrés, ou ont marché jusqu'à la mort dans les dernières années de l'Empire ottoman», a encore rappelé le milliardaire républicain.

Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique et nombre d'historiens ainsi que plus de vingt pays, dont la France, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide.

La Turquie, elle, affirme qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 000 à 500 000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

La reconnaissance de «l'Histoire douloureuse», a estimé M. Trump, est une «étape cruciale pour construire un avenir plus juste et tolérant».

La Turquie a dénoncé la «désinformation» et les «mauvaises définitions» de Donald Trump.

«Nous attendons de l'administration américaine qu'elle n'accrédite pas la narration historique biaisée» et qu'elle «prenne en considération les souffrances de tous les côtés», a dénoncé le ministère des Affaires étrangères turc.

L'administration américaine a toutefois souligné que le président Trump n'avait jamais employé le mot «génocide», tant décrié par Ankara.

Le communiqué était «cohérent avec ceux qui avaient été émis pendant les dernières administrations» américaines, a affirmé le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer.

Barack Obama, qui avait promis de reconnaître ce génocide, a quitté la Maison-Blanche en janvier après huit années de pouvoir en sacrifiant sa promesse sur l'autel des bonnes relations avec la Turquie, allié crucial notamment dans la lutte contre le groupe État islamique.