Les États-Unis ont exhorté jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU à donner «la priorité» aux activités «incroyablement destructrices» de l'Iran au Moyen-Orient et à accorder moins d'attention au conflit israélo-palestinien.

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a qualifié l'Iran de «principal coupable» des conflits au Moyen-Orient et s'est engagée à collaborer avec les alliés de Washington pour faire en sorte que Téhéran respecte les résolutions de l'ONU.

La diplomate a cité le soutien de l'Iran au président syrien Bachar al-Assad, l'armement des rebelles Houthis au Yémen, la formation des milices chiites en Irak et la présence au Liban du Hezbollah soutenu par Téhéran.

«La question israélo-palestinienne est importante et mérite attention. Mais c'est une question qui n'a certainement pas manqué d'attention ici», a commenté Nikki Haley lors d'un débat mensuel du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient.

«La nature incroyablement destructrice des activités iraniennes et du Hezbollah dans tout le Moyen-Orient exige une attention beaucoup plus soutenue de notre part», a-t-elle ajouté.

«Cela devrait devenir la priorité de ce Conseil dans la région», a-t-elle ajouté.

La position américaine n'a toutefois pas semblé convaincre les autres membres du Conseil.

La France, la Russie et la Chine n'ont pas mentionné l'Iran et ont, au contraire, insisté sur l'importance d'un règlement du conflit israélo-palestinien pour ramener la paix dans la région.

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson avait estimé mercredi que l'accord nucléaire international conclu avec l'Iran en 2015 «échouait» à remplir ses objectifs, après l'annonce par le président Donald Trump d'une réévaluation de l'allègement des sanctions en vertu de cet accord.

L'ambassadeur iranien à l'ONU a répondu en accusant les États-Unis de se livrer à une «campagne de propagande mensongère» contre son pays.

«Les États-Unis et le régime israélien veulent supprimer la question palestinienne --qui est centrale à tous les conflits au Moyen-Orient-- de ces débats publics», a déclaré l'ambassadeur Gholamali Khoshroo, devant le Conseil de sécurité.

«En blâmant tout le monde sauf l'occupant, les États-Unis cherchent à effacer le sujet, plutôt qu'à s'en occuper», a-t-il ajouté.

Le Conseil de sécurité organise tous les mois un débat sur le Moyen-Orient et la question palestinienne, ce que Mme Haley a décrit comme des «séances de dénigrement d'Israël».

Nickolay Mladenov, envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, a évoqué Israël, les Palestiniens, la Syrie, le Liban, la Libye et le Yémen, mais n'a pas mentionné l'Iran dans son rapport au Conseil.

À l'issue de la réunion, Nikki Haley a affirmé devant des journalistes que Washington continuerait à se concentrer sur l'Iran pour «s'assurer que tout le monde sache que tous les coups fourrés (dans la région) portent la trace de la main de l'Iran».

L'administration Trump a vivement critiqué l'ancien président Barack Obama pour avoir refusé, en décembre, d'utiliser son veto pour bloquer une résolution du Conseil de sécurité condamnant l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée.

Fervente défenseure d'Israël, Nikki Haley a qualifié cette résolution adoptée avec l'abstention des États-Unis de «terrible erreur».