Très remonté depuis l'échec cuisant de sa réforme du système de santé en raison de l'opposition des ultra-conservateurs du «Freedom Caucus», Donald Trump a appelé jeudi à mener le combat contre ces derniers lors des élections parlementaires de 2018.

Cette déclaration menaçante envers des élus de son propre camp pourrait raviver la guerre civile qui a dévoré le parti républicain ces dernières années.

«Le Freedom Caucus va faire du mal à tout le programme républicain s'ils ne rejoignent pas l'équipe et rapidement. Nous devons les combattre, et les démocrates, en 2018 !», a tweeté le président des États-Unis.

Avec ce bref message matinal, Donald Trump semble laisser entendre qu'il serait prêt à soutenir des candidats rivaux lors des primaires à l'approche du scrutin 2018.

Si les républicains ont repris, pour la première fois depuis 2006, tous les leviers du pouvoir (Maison-Blanche, Sénat, Chambre des représentants), les tensions nées de l'émergence du Tea Party au début des années 2000 n'ont pas, tant s'en faut, disparu.

Focalisés sur l'austérité budgétaire et la réduction du rôle de l'État fédéral, les élus de ce mouvement ont rapidement, durant les mandats Obama, pris en otage la majorité républicaine au Congrès, allant jusqu'à provoquer le renversement du «speaker» de la Chambre en 2015.

Ces dernières semaines, le Freedom Caucus, qui compte une trentaine d'élus à la Chambre des représentants, s'est opposé au projet de loi soutenu par M. Trump, jugeant qu'il n'était qu'une version édulcorée d'Obamacare et qu'il conservait trop de réglementations coûteuses.

«Le Freedom Caucus essaye de changer Washington, or la loi (sur la santé) ne change rien à Washington», a martelé jeudi sur Fox News Jim Jordan, co-fondateur du groupe, interrogé sur le tweet présidentiel.

«Nous essayons d'aider le président mais si vous regardez le texte, il ne correspond pas à ce que nous avions dit aux électeurs», a-t-il ajouté.