Les États-Unis et la Chine mettent la dernière main à un projet de sommet entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping en avril à Mar-a-Lago, luxueuse résidence du milliardaire américain, mais les diplomates peinent à écarter les derniers obstacles.

Des responsables des deux pays ont indiqué à l'AFP que M. Trump avait accepté l'idée d'accueillir son homologue chinois en Floride, un geste significatif étant donné les virulentes diatribes anti-Chine délivrées par l'homme d'affaires pendant sa campagne présidentielle.

Mais le projet, selon des responsables, se heurte à des différences, notamment sur la façon d'aborder certains problèmes comme la Corée du Nord, qui pourrait bientôt être capable d'atteindre la côte ouest des États-Unis avec une arme nucléaire.

La Chine est réticente à réfréner Pyongyang, craignant que Washington n'essaie d'accroître son influence sur la péninsule coréenne.

La visite du secrétaire d'Etat Rex Tillerson à Pékin, où il doit arriver samedi, est considérée cruciale pour la concrétisation ou non du voyage de M. Xi.

Une telle rencontre semblait improbable il y a encore quelques mois. M. Trump, à peine élu, avait provoqué l'ire de Pékin en laissant entendre qu'il pourrait revenir sur une position diplomatique datant de 1979 sur le «principe de la Chine unique». Il avait également menacé la Chine d'une guerre commerciale.

Mais dans un appel téléphonique mi-février avec Xi Jinping, le président américain avait joué l'apaisement et assuré qu'il respecterait le concept d'«une seule Chine». Ce qui avait ouvert la perspective d'une rencontre.

Les Chinois avaient rapidement dépêché outre-Pacifique Yang Jiechi, ex-ambassadeur à Washington, pour discuter avec de proches conseillers de Donald Trump et même brièvement avec ce dernier. C'est l'émissaire chinois qui a suggéré que la rencontre se passe à Mar-a-Lago, ont indiqué plusieurs sources dans les deux capitales.

Il semblait auparavant que leur première rencontre aurait lieu en marge du sommet du G20 en Allemagne en juillet.

Lors de la session annuelle du Parlement chinois cette semaine, le premier ministre Li Keqiang a déclaré que «les autorités diplomatiques des deux pays sont déjà engagées en vue d'une rencontre en tête-à-tête».

De son côté, le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer a indiqué lundi que des préparatifs «sont en cours» pour une rencontre présidentielle «à une date qui reste à déterminer».

Le président chinois serait le second dirigeant étranger reçu par M. Trump à Mar-a-Lago, après le premier ministre japonais Shinzo Abe en février.

Le club privé de Floride serait par certains aspects un endroit logique pour cette première entrevue, en offrant une atmosphère détendue loin du protocole d'une visite d'État.

Mais, selon l'expert en relations sino-américaines à la Yale Law School Graham Webster, choisir Mar-a-Lago pourrait être «stressant» pour les Chinois, car «ce n'est pas un terrain neutre» puisque c'est chez M. Trump.