Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson menace de mettre un terme à la participation des États-Unis au Conseil des droits de l'homme des Nations unies si celui-ci ne procède pas à des «réformes considérables».

Dans une lettre envoyée à huit organismes non gouvernementaux et que l'Associated Press a obtenue, M. Tillerson n'a pas fixé d'échéance pour implanter ces réformes. Il a toutefois indiqué que les États-Unis poursuivraient leur implication pendant la session actuelle.

Les huit organisations avaient écrit à M. Tillerson pour lui demander de maintenir l'engagement des États-Unis au sein du conseil.

Le secrétaire d'État les a incitées à faire la promotion de ces réformes, ajoutant que ce serait «très utile».

Le contenu de la lettre de M. Tillerson avait été dévoilé en premier par le magazine Foreign Policy.

Les États-Unis critiquent depuis longtemps le Conseil des droits de l'homme, établi à Genève, qui se concentre beaucoup sur les actions d'Israël et qui compte parmi ses membres des pays ayant un piètre bilan en matière de droits de la personne.

Dans une missive datée du 9 février, les organisations ont souligné que depuis le début de l'implication des États-Unis en 2009, le pays a été «déterminant pour faire du conseil un organisme plus efficace».

Elles ont ajouté que le conseil avait amorcé un virage. La proportion de séances consacrées à Israël a diminué «de façon importante» et les enquêtes indépendantes réclamées par le conseil ont permis d'exposer de «sérieuses violations de droits de la personne» commises par la Corée du Nord, l'Iran, la Syrie et les groupes extrémistes comme Daech (groupe armé État islamique) et Boko Haram.

Les États-Unis ont rempli deux mandats consécutifs au sein du Conseil des droits de l'homme de 2009 à 2015. Le pays a pris une pause d'un an comme l'exigent les règles et a été élu une fois de plus pour un mandat de trois ans en octobre 2016.

Lors de cette élection, la candidature de la Russie pour remporter un siège au sein du conseil de 47 membres avait été défaite. Parmi ses membres figurent plusieurs pays dont le bilan sur les droits de l'homme est loin d'être reluisant, dont le Burundi, le Congo, le Venezuela, la Chine, l'Arabie saoudite et Cuba.