Après 45 jours de silence, le département d'État a repris son sacro-saint point de presse quotidien, assurant que le ministère des Affaires étrangères et son secrétaire d'État Rex Tillerson n'étaient nullement sur la touche dans l'administration de Donald Trump.

Il y avait la foule des grands jours avec des dizaines de journalistes et de caméras dans la grande salle de briefing du gigantesque bâtiment ministériel, surnommé «Foggy Bottom» dans le sud de Washington, pour le premier point de presse du département d'État sous l'ère Trump-Tillerson.

Le dernier avait eu lieu le 19 janvier, la veille du départ du président Barack Obama et de son secrétaire d'État John Kerry.

C'est le diplomate de carrière Mark Toner, porte-parole sous l'administration précédente, qui a assuré pendant une heure la reprise de ce forum quotidien pour la presse américaine et internationale, retransmis à la télévision, très suivi sur internet, par nombre de chancelleries étrangères et dont raffolent les réseaux sociaux.

Depuis des décennies, ce rendez-vous permet à la diplomatie américaine d'expliciter ses positions sur les multiples crises de la planète.

Mais ce point de presse semblait menacé, le département d'État et son nouveau patron, le très discret Rex Tillerson, paraissant éclipsés par la Maison-Blanche et par les déclarations de politique étrangère de Donald Trump, en général sur Twitter.

«Je peux vous assurer que le secrétaire d'État Tillerson est très impliqué auprès de la Maison-Blanche et du président, il lui parle fréquemment», a défendu Mark Toner.

«Et je peux vous assurer que la voix du secrétaire d'État ou celle du département d'État se font clairement et fortement entendre dans les discussions au Conseil de sécurité nationale», le cabinet de politique étrangère de la présidence, a fait valoir le diplomate américain.

Rex Tillerson, ancien PDG du géant pétrolier ExxonMobil, est quasiment silencieux depuis qu'il a pris ses fonctions le 2 février, avec seulement trois brèves déclarations lors d'un sommet du G20 à Bonn, à Mexico et à Washington.

Il n'a pas tenu une seule conférence de presse, ne répond jamais aux questions de journalistes lors de rencontres devant les caméras avec ses homologues étrangers et semble réticent à voyager avec la presse accréditée, comme c'est l'usage.

En outre, au grand dam de diplomates, militaires et politiques américains redoutant une perte d'influence des États-Unis, le département d'État pourrait être amputé dans les prochaines années de 37% de son budget annuel de 50 milliards de dollars.