Le sénateur Bernie Sanders a manifesté samedi avec plusieurs milliers de personnes dans le Mississippi à l'appel d'organisations syndicales demandant à la direction d'une usine automobile Nissan de laisser ses employés se syndiquer.

L'ancien candidat à l'investiture du Parti démocrate pour l'élection présidentielle, accompagné de l'acteur Danny Glover et de responsables de l'organisation de défense des droits des noirs NAACP, a remis une lettre à la direction de l'usine Nissan à Canton (Mississippi).

«Il y avait plus de 3000 personnes» à la marche, a indiqué un porte-parole des organisateurs à l'AFP.

«Je suis fier de me joindre aux travailleurs de l'usine Nissan de Canton dans leur lutte pour obtenir la justice, la dignité et le droit d'adhérer au syndicat qu'ils méritent», a déclaré M. Sanders, selon un communiqué.

Il a souligné que les syndicats étaient présents dans 42 des 45 usines Nissan dans le monde. «Le sud des États-Unis ne devrait pas être traité différemment. Ce que font les travailleurs de l'usine Nissan dans le Mississippi est un effort courageux et important pour améliorer leur vie», a ajouté l'élu démocrate du Vermont.

Le syndicat automobile UAW a déposé une plainte en mai devant le National Labor Relations Board (conseil fédéral des relations sociales) américain affirmant que Nissan utilisait des tactiques de dissuasion contre les ouvriers qui manifestaient des velléités de se syndiquer.

Le patron du groupe Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a été interpellé fin juin en France par des représentants de plusieurs syndicats français appuyés par l'UAW sur la situation dans cette usine, implantée dans l'une des régions les plus pauvres des États-Unis.

La marche, à laquelle ont participé samedi des organisations de droits civiques comme la NAACP, demandait au groupe Nissan de cesser «de harceler ses travailleurs afro-américains qui tentent de former un syndicat», selon le communiqué des organisateurs.

La direction de l'usine aurait «menacé de façon illégale de fermer l'usine si les travailleurs se syndiquaient, menacé de renvoyer des salariés, interrogé des employés de façon irrégulière», ont affirmé les associations dans le communiqué.

Interrogée samedi, la direction de l'usine n'avait pas répondu. En juillet une responsable de la communication chez Nissan North America avait affirmé que les ouvriers de l'usine ne gagneraient rien à se syndiquer.

«Dans tous les pays où Nissan a des activités, nous suivons à la fois l'esprit et la lettre de la loi», avait-elle déclaré.

L'usine, qui a ouvert en 2003, emploie actuellement 6000 personnes et crée jusqu'à 25 000 emplois indirects dans cet État du sud des États-Unis.

De nombreux constructeurs surtout automobiles, mais aussi l'avionneur Boeing, se sont installés dans le sud du pays où les syndicats ne sont pas implantés.

L'UAW tente également d'ouvrir une section syndicale dans une usine de Volkswagen à Chattanooga, mais le constructeur allemand s'y oppose.