Le procureur général Jeff Sessions a annoncé qu'il allait se récuser de toute enquête sur la possible ingérence russe dans l'élection présidentielle aux États-Unis en 2016, alors que les appels à son retrait se multipliaient après les révélations sur ses contacts avec l'ambassadeur de Russie.

En conférence de presse, jeudi, M. Sessions a affirmé qu'il ne devrait pas être impliqué dans des enquêtes sur une campagne présidentielle dans laquelle il a eu un rôle à jouer.

M. Sessions a dit ne pas avoir menti lorsqu'il a déclaré, durant son audience de confirmation, qu'il n'avait eu aucune interaction avec les Russes durant la campagne électorale de 2016. Il persiste à établir une distinction entre ses entretiens avec l'ambassadeur russe à titre de sénateur et son rôle dans la campagne de M. Trump.

M. Sessions a dit n'avoir jamais voulu tromper quiconque sur ses contacts avec les Russes, assurant que les allégations qui le visent sont fausses. «J'ai effectivement rencontré un responsable russe à quelques reprises», a-t-il indiqué.

Dans un communiqué diffusé tard mercredi, M. Sessions disait n'avoir jamais discuté de la campagne avec des responsables russes.

Le procureur général adjoint Dana Boente se chargera de toute question liée à ces enquêtes.

Plus tôt jeudi, le président Donald Trump avait dit faire «totalement» confiance au procureur général Sessions.

M. Trump a fait ces commentaires alors qu'il visitait un porte-avions en Virginie. Lorsqu'il s'est fait demander si M. Sessions devrait se retirer de ses fonctions, le président a répondu: «Je ne pense pas.»

Un peu plus tard, M. Trump a affirmé qu'il n'était «pas au courant» que M. Sessions avait eu des contacts avec l'ambassadeur de Russie lors de la campagne présidentielle.

Les démocrates réclament la démission de M. Sessions après que le département de la Justice eut confirmé qu'il avait discuté à deux reprises avec l'ambassadeur de Russie pendant la campagne. Ces informations ont d'abord été rapportées par le «Washington Post».

Ces révélations semblent contredire les déclarations sous serment de Jeff Sessions devant le Congrès lors de l'audience visant à confirmer sa nomination. On lui avait alors demandé comment il réagirait si un membre de la campagne Trump avait eu des contacts avec des responsables russes, ce à quoi il avait répondu n'avoir lui-même jamais été en communication avec les Russes.

Certains républicains réclamaient par ailleurs que le procureur général se retire de l'enquête fédérale sur la possible ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016.

Le département de la Justice a indiqué mercredi soir que les deux entretiens avec l'ambassadeur de Russie avaient eu lieu l'an dernier alors que M. Sessions était sénateur.

Dans un cas, il s'agissait d'une visite à titre de membre du comité du Sénat sur les forces armées. Le département a indiqué que le deuxième cas concernait une discussion de groupe avec d'autres ambassadeurs à la suite d'un discours du groupe de réflexion conservateur The Heritage Foundation.

Une porte-parole du département de la Justice a déclaré qu'il n'y avait «absolument rien de trompeur» dans la réponse de M. Sessions aux questions du Congrès.