Le président américain Donald Trump a assuré lundi que les États-Unis et leurs alliés vaincraient le « terrorisme islamique radical » sans donner la moindre indication sur sa stratégie ou un éventuel changement d'approche par rapport à celle de Barack Obama.

Prenant la parole depuis la base de MacDill, à Tampa, en Floride, centre militaire névralgique de la lutte contre le groupe État islamique (EI), le président républicain a promis de ne jamais laisser l'organisation « prendre racine » sur le sol américain.

« Aujourd'hui, nous envoyons un message uni à ces forces de mort et de destruction : les États-Unis et leurs alliés vous vaincront », a-t-il lancé depuis cette base qui abrite le siège du commandement militaire américain au Moyen-Orient (CENTCOM) et quartier général des forces spéciales américaines.

Le président républicain a signé fin janvier un décret donnant jusqu'à fin février à ses responsables militaires pour lui présenter un plan détaillant « une stratégie exhaustive pour vaincre l'EI ».

Le CENTCOM a mené près de 18 000 frappes en Syrie et en Irak depuis le début en août 2014 des opérations de la coalition internationale dirigée par les Américains contre le groupe État islamique (EI).

Ce dernier est engagé « dans une campagne de génocide, commettant des atrocités à travers le monde », a ajouté M. Trump, promettant, sans autres précisions, des investissements « historiques » dans les forces armées américaines.

« Les terroristes islamiques radicaux sont déterminés à frapper notre pays comme ils l'ont fait lors des attentats du 11-Septembre, comme ils l'ont fait de Boston à Orlando en passant par San Bernardino, et à travers l'Europe ».

Affirmant, sans aucun élément factuel pour appuyer ses dires, que certaines attaques n'étaient parfois « même pas mentionnées » dans les médias, il s'en est une nouvelle fois pris « à la presse très malhonnête » qui, a-t-il affirmé, « ne veut pas en parler ». « Ils ont leurs raisons », a-t-il ajouté, sans la moindre explication sur cette étonnante déclaration.

Coordination avec Moscou ?

Aux États-Unis, l'organisation djihadiste a revendiqué le pire attentat commis sur le sol américain depuis le 11-Septembre, avec 49 personnes tuées dans un club gai d'Orlando en Floride, en juin 2016. Et l'EI avait salué l'attaque à San Bernardino en décembre 2015, qui a fait 14 morts.

En campagne, Donald Trump avait mis ces attentats sur le compte de l'ouverture des frontières, promettant même, après les attentats de Paris, d'interdire aux musulmans d'entrer aux États-Unis.

À peine arrivé au pouvoir, il a signé le 27 janvier un décret interdisant temporairement l'entrée aux États-Unis des réfugiés et des ressortissants de sept pays majoritairement musulmans (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen).

Une décision hautement emblématique, et polémique, qui a provoqué un tollé mondial et a depuis été bloquée par la justice américaine.

Si les lignes directrices de la stratégie de Donald Trump face à l'EI restent à définir, il a déjà ordonné à son ministre de la Défense, James Mattis, « d'identifier de nouveaux partenaires pour la coalition ». Une consigne perçue comme un signe en direction de la Russie.

Moscou a d'ailleurs indiqué que Donald Trump et Vladimir Poutine voulaient « une réelle coordination contre l'EI en Syrie », après un appel téléphonique entre les deux présidents.

Les Américains ont pour l'instant déployé un peu plus de 5000 militaires en Irak aux côtés des troupes irakiennes, et près de 500 soldats des forces spéciales en Syrie, aux côtés essentiellement des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde.

Les soldats américains sont censés jouer un rôle de conseil, mais des démineurs, des formateurs et des forces spéciales épaulent aussi la campagne des FDS pour reprendre Raqa.

Assurant soutenir « fortement » l'OTAN, M. Trump a par ailleurs une nouvelle fois insisté sur la nécessité pour tous ses membres de remplir « pleinement » leurs engagements financiers, « ce que nombre d'entre eux n'ont pas fait ».