Quelque 3000 personnes ont manifesté samedi contre Donald Trump à l'appel de la communauté gaie à New York, soucieuse de témoigner sa «solidarité» avec les musulmans et toutes les communautés qui pourraient être prises pour cible par le nouveau président américain.

Sous un soleil d'hiver, les manifestants se sont rassemblés dans l'après-midi autour de Stonewall Park, lieu emblématique de la lutte pour les droits de la communauté homosexuelle au coeur de Greenwich Village. Un policier a estimé le nombre de manifestants à 3000 environ.

Brandissant drapeaux arc-en-ciel et drapeaux américains, une foule colorée, où se détachaient de nombreux bonnets roses de la Marche des femmes qui avait rassemblé des millions de personnes le 21 janvier, reprenait en choeur des slogans devenus des refrains des manifestations anti-Trump: «Résistez», «Ne restons pas silencieux» ou «Pas de haine! Pas de peur! Les réfugiés sont les bienvenus!», en référence au décret de Trump interdisant l'entrée des États-Unis aux ressortissants de sept pays musulmans, dont un juge fédéral a bloqué l'application vendredi soir.

C'est la première fois depuis la prise de fonctions du milliardaire le 20 janvier que la communauté gaie organise une grande manifestation à Manhattan.

Plusieurs responsables politiques locaux se sont succédé à la tribune, dont le puissant sénateur démocrate de New York, Chuck Schumer, appelant tous à repousser définitivement le décret, notamment sur les réfugiés.

Pour Gabriel Blau, l'un des organisateurs de la manifestation, la communauté LGBT est composée «d'immigrés, de musulmans, de femmes (...). Nous devons défendre toutes les composantes de cette communauté».

Dans une ville et une communauté qui ont voté en très large majorité pour Hillary Clinton, certains manifestants n'avaient pas de mots trop forts pour Donald Trump.

«Je suis venu, car nous avons un fasciste à la tête des États-Unis et nous devons nous rassembler pour lui résister», a déclaré Steve Lippman, réalisateur.

Même si Donald Trump a promis mardi de ne pas toucher aux droits de la communauté LGBT, beaucoup de manifestants estimaient qu'il cherchait juste à diviser ses adversaires. «C'est de la manipulation», a ainsi affirmé M. Lippman.

C'est au bar gai du Stonewall Inn qu'avaient éclaté le 28 juin 1969 des émeutes - après une descente de police en pleine nuit pour faire appliquer une loi qui interdisait à l'époque la vente d'alcool aux homosexuels - considérées depuis comme le catalyseur du mouvement pour les droits LGBT aux États-Unis.

L'ex-président Barack Obama a fait du lieu un monument national en juin 2016.