Le Pentagone va rechercher les économies potentielles sur l'avion de combat furtif F-35 et le futur appareil présidentiel Air Force One, deux symboles de la mauvaise gestion de l'argent public selon Donald Trump.

Le secrétaire américain à la Défense James Mattis a annoncé vendredi un réexamen des deux programmes pour tenter d'en faire baisser les coûts, provoquant une légère baisse de l'action Lockheed Martin, le constructeur du F-35, qui a reculé de 1% à la Bourse quelques minutes après l'annonce.

Le F-35 est «un programme d'acquisition crucial qui mérite un examen détaillé pour réduire les coûts qui lui sont associés», a souligné le général Mattis dans un court mémo publié par le Pentagone.

Le Pentagone devra notamment examiner l'éventualité de remplacer certains F-35 par des chasseurs Boeing F/A-18 Super Hornet, moins sophistiqués, mais beaucoup moins chers, selon le mémo.

S'agissant d'Air Force One, il s'agira «d'identifier des propositions permettant de réduire les coûts de développement et d'exploitation», a déclaré le général Mattis.

Le secrétaire à la Défense cite une série de pistes comme la génération électrique, l'air conditionné, ou encore les capacités de communication.

Dans un communiqué publié vendredi, Lockheed Martin s'est déclaré convaincu que le réexamen du Pentagone montrera que «seul le F-35, avec sa furtivité et ses capteurs électroniques, peut répondre aux exigences de supériorité aérienne des forces américaines au XXIe siècle».

Donald Trump avait vigoureusement dénoncé les coûts de ces deux contrats gérés par le Pentagone.

«Hors de contrôle», avait-il dénoncé à propos du F-35

«Annulez la commande», avait-il tweeté à propos du futur Air Force One, en évoquant un montant de 4 milliards US pour deux avions, qui seront construits par Boeing sur la base du B-747.

Après des rendez-vous avec le président élu dans son quartier général de New York, avant son entrée en fonction, les patrons des deux géants de l'aéronautique américaine, Marillyn Hewson pour Lockheed et Dennis Muilenburg pour Boeing, avaient promis de faire de leur mieux pour diminuer les coûts de ces deux programmes.

Le F-35 est le plus coûteux des programmes d'armement de l'histoire militaire avec un budget prévisionnel de près de 400 milliards US pour quelque 2450 appareils.

Prix de vente en baisse

Le développement de l'appareil a été marqué par des dépassements de coûts et des retards de calendrier, mais l'avion a commencé à entrer en service chez les Marines en 2015, et dans l'US Air Force en 2016.

Les clients étrangers du F-35 ont aussi commencé à recevoir livraison de leurs appareils.

Le général Chris Bogdan, qui dirige le programme d'armement, avait souligné l'année dernière que le prix de vente unitaire des avions baissait au fur et à mesure de l'avancée du programme.

Celui-ci devrait «passer sous les 85 millions US d'ici 2019» dans la version à atterrissage et décollage classique, avait-il expliqué.

S'agissant du futur avion présidentiel, l'US Air Force a prévu un budget total de trois milliards de dollars pour deux exemplaires, mais les dépassements de coûts sont courants pour des programmes de cette nature.

La revue des deux programmes, confiée au secrétaire adjoint à la Défense Bob Work, doit «commencer immédiatement» pour que ses recommandations «puissent influencer» la préparation du budget 2018, a dit le secrétaire à la Défense.

Selon Lockheed Martin, le F-35 est censé être six fois plus efficace que les appareils actuels en combat aérien et en surveillance, et huit fois plus efficace en attaque au sol.

En décembre, Donald Trump avait également convié plusieurs hauts gradés de l'armée américaine dans sa villégiature de Mar-a-Lago, en Floride, pour évoquer d'éventuelles réductions budgétaires, et notamment celles concernant le F-35.