La nouvelle ambassadrice américaine aux Nations unies a assuré vendredi, sur un ton inhabituel, que les États-Unis allaient «montrer leur force» au sein de l'organisation, mettant ainsi en garde les pays qui voudraient s'opposer à la diplomatie du président Donald Trump.

«Pour ceux qui ne nous soutiennent pas: nous notons vos noms» et «nous répondrons en fonction», a menacé Nikki Haley, en s'adressant à des journalistes avant son premier entretien avec le nouveau secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le but de l'administration Trump, a insisté l'ancienne gouverneure de Caroline du Sud, «est d'avoir un rôle à l'ONU et, pour jouer un rôle à l'ONU, nous allons montrer notre force, faire porter notre voix, soutenir nos alliés et nous assurer que nos alliés nous soutiennent également».

La première rencontre entre Mme Haley et M. Guterres est intervenue au moment où des médias aux États-Unis faisaient état d'un projet de décret présidentiel américain qui priverait l'organisation d'une aide financière chiffrée à plusieurs milliards de dollars.

Cette possible coupe budgétaire pourrait faire d'autant plus de mal aux Nations unies que les États-Unis en sont les principaux contributeurs, en finançant 22% de leur budget et 28% des opérations de maintien de la paix. Ces dernières coûtent 7,8 milliards de dollars par an.

Nikki Haley, fille d'immigrés indiens et sans aucune expérience en matière de politique internationale, s'est également dite favorable à une refonte de l'ONU.

«Tout ce qui marche, nous allons l'améliorer. Tout ce qui ne marche pas, nous allons essayer d'y remédier. Tout ce qui semble être obsolète et inutile, nous allons nous en débarrasser», a expliqué la diplomate de 45 ans.

Avant d'avoir prêté serment le 20 janvier, Donald Trump avait qualifié l'ONU de «club pour des gens qui veulent se réunir et passer du bon temps».

«Vous allez constater un changement dans notre façon de gérer les affaires. Il ne s'agit plus de travailler dur, mais de travailler intelligemment», a ajouté Nikki Haley, plaçant là aussi ses pas dans ceux du président américain.

Ce dernier avait promis que les «choses [allaient] changer» à l'ONU une fois qu'il serait en fonction, après l'adoption - rendue possible par l'absence de veto de l'administration de Barack Obama - d'une résolution condamnant les colonies israéliennes en Territoires palestiniens.

À l'issue de la rencontre de vingt minutes entre Mme Haley et M. Guterres, le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a affirmé que le secrétaire général avait été «ravi de rencontrer» l'ambassadrice américaine.

«C'était une rencontre préparatoire», a-t-il précisé, «et le début d'un engagement avec la nouvelle administration américaine».