À la veille de l'investiture de Donald Trump, le ministre de la Justice de l'État de New York a appelé les villes de l'État à protéger leurs sans-papiers menacés d'expulsion par la nouvelle administration, en leur apportant des conseils juridiques.

Anticipant «de possibles changements» dans les pratiques des autorités de l'immigration sous l'administration Trump, le démocrate Eric Schneiderman, a expliqué jeudi vouloir «donner aux autorités locales les outils dont elles ont besoin pour protéger les communautés immigrées de tout abus par les agences fédérales».

«New York a une longue tradition d'accueil des immigrés et de diversité», a-t-il ajouté dans un communiqué. «Plus que jamais, nous devons défendre nos valeurs d'inclusion et de pluralisme».

Le ministre, qui a le soutien des maires des principales villes de l'État dont New York, Rochester et la capitale Albany, appelle notamment à inscrire dans la loi des pratiques déjà en application dans de nombreuses villes américaines qui revendiquent le label symbolique de «sanctuaire» pour immigrés clandestins.

Le procureur souligne ainsi que les autorités locales - dont la police fait partie aux États-Unis - «peuvent limiter leur participation» aux programmes des agences fédérales chargées de contrôler l'immigration.

Elles peuvent notamment refuser d'honorer les demandes d'incarcération des autorités de l'immigration, qui ne sont pas visées par un juge; refuser de maintenir les clandestins en prison plus de 48 heures pour faciliter leur expulsion; ou limiter la collecte d'informations pour le compte des autorités fédérales, souligne-t-il.

Le maire de l'État de New York, Bill de Blasio, s'était déjà posé en grand défenseur des clandestins lors de sa rencontre avec Donald Trump juste après l'élection.

Comme New York, l'État de Californie, son gouverneur démocrate Jerry Brown et son nouveau ministre de la Justice Xavier Becerra ont fait voeu début janvier de protéger les clandestins.

Pendant la campagne, Donald Trump avait promis d'expulser les quelque 11 millions d'immigrés en situation irrégulière, s'en prenant en particulier aux Hispaniques. Il avait aussi promis de couper les fonds fédéraux aux villes sanctuaires.

Depuis son élection, le milliardaire a paru mettre un peu d'eau dans son vin, en parlant d'expulser d'abord «deux à trois millions» d'immigrés clandestins ayant un passé de délinquant.