Robert Kennedy Jr., neveu de l'ancien président John Fitzgerald Kennedy, qui doute de l'innocuité des vaccins a affirmé mardi avoir été nommé par Donald Trump à la tête d'une commission pour vérifier leur sûreté, une information aussitôt démentie par l'équipe du président élu.

Cet avocat démocrate spécialisé dans le droit de l'environnement, fils de l'ancien sénateur Robert «Bobby» Kennedy, assassiné en 1968, a été reçu par Donald Trump dans sa tour à Manhattan.

À sa sortie, il a dit devant la presse que M. Trump lui avait demandé de présider une commission nouvellement créée «sur la sûreté des vaccins et leur intégrité scientifique» et qu'il avait accepté.

Cette commission présidentielle a pour objectif «de s'assurer de l'intégrité scientifique dans le processus de fabrication des vaccins pour qu'ils soient efficaces et sûrs», a précisé M. Kennedy.

Cette annonce était d'autant plus étonnante et inquiétante pour la communauté médicale que M. Kennedy a, tout comme M. Trump, émis de sérieux doutes sur la sûreté des vaccins et suggéré que certains pouvaient provoquer les troubles du spectre autistique, des assertions unanimement démenties par les autorités médicales sur la base de nombreuses études.

Cependant l'équipe de transition du président élu est revenue sur cette annonce dans la soirée, une porte-parole affirmant qu'aucune décision n'avait été arrêtée sur la création de cette commission, et qu'en outre elle ne portait pas sur la sûreté des vaccins, mais sur l'autisme.

«Le président élu explore la possibilité de former une commission sur l'autisme qui touche de nombreuses familles: mais aucune décision n'a été prise à ce stade», a dit cette porte-parole dans un communiqué.

M. Kennedy a publié un livre en 2014 dans lequel il décrivait les dangers du mercure contenu dans le thimérosal, utilisé dans des vaccins pour éviter toute prolifération bactérienne et fongique.

«Cerveau détruit»

Il a également activement participé à la promotion d'un film documentaire en 2015 liant l'autisme au thimérosal et attaqué les responsables sanitaires qui rejettent ce lien.

«On donne le vaccin à des enfants et la nuit suivante ils ont une très forte fièvre (...) et trois mois après leur cerveau est détruit», avait alors notamment déclaré M. Kennedy lors de la promotion de ce film, évoquant «un holocauste», selon des propos rapportés par le journal Sacramento Bee.

M. Trump a lui-même également suggéré à plusieurs reprises un lien entre les vaccins et les troubles du spectre de l'autisme.

Sur Twitter en 2014 il avait écrit que «de jeunes enfants en bonne santé vont chez le médecin, reçoivent des doses massives de multiples vaccins, ne se sentent pas bien et changent» pour devenir «autistes». «Il y a de nombreux cas comme cela», ajoutait-il.

La science est pourtant claire: un rapport de l'Institut américain de médecine en 2014 avait conclu que les vaccins «sont très sûrs sauf dans quelques très rares exceptions».

De plus, neuf autres études des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) effectuées depuis 2003 n'ont constaté «aucun lien entre des vaccins contenant du thimérosal et l'autisme».

À la fin des années 1990 les laboratoires ont commencé à ne plus utiliser le thimérosal ou à en réduire très fortement la teneur dans tous les vaccins pédiatriques, à l'exception de ceux contre la grippe, ont indiqué les CDC, estimant qu'il ne s'agissait là que d'une «mesure de précaution».