Plusieurs Québécois ont eu la peur de leur vie, vendredi après-midi, lorsqu'un tireur a pris d'assaut le terminal 2 de l'aéroport de Fort Lauderdale où transitent les passagers d'Air Canada.

On ne sait pas encore si des ressortissants canadiens se trouvent parmi les victimes de cette fusillade.

«Je suis sortie du terminal lorsque le tireur a commencé à tirer», a relaté l'ex-journaliste Catherine Vachon. «On a entendu des coups de feu, des cris. Il y a toujours un petit délai de réaction, puis on s'est mis à courir. On ne sait jamais si on court dans la bonne direction, c'est ça le problème.»

Mme Vachon quittait l'aérogare parce que le vol qu'elle s'apprêtait à prendre avait finalement été retardé de plusieurs heures. Une «coïncidence heureuse», dit-elle maintenant.

Johanne Berry, une présidente d'entreprise basée à Montréal, qui était en vacances en Floride, patientait au terminal de départ de l'aéroport quand elle a entendu les premiers coups de feu.

«Tout le monde se garrochait et se poussait. Tu laisses la valise là, tu cours pour ta vie. Tu ne sais pas ce qu'il se passe», a-t-elle raconté depuis un hangar situé tout près du terminal où elle et des centaines de voyageurs attendent, le temps que l'aéroport soit sécurisé.

«Les gens ici sont bons [avec nous]. Des personnes ont perdu connaissance, d'autres ont été malades et certains pleuraient. Moi, je disais au monde de se calmer (...), car il y avait des enfants, des personnes en chaise roulante. Il y avait de l'action», a-t-elle ajouté.

L'ex-joueur du Canadien de Montréal Yvon Lambert et sa conjointe se trouvaient aussi à l'aéroport lorsque le tireur a ouvert le feu.

«Jamais eu peur de ma vie comme présentement», a écrit cette dernière, Danielle Caron, sur Facebook. «Aucun signe de vie dans l'aéroport. Nous on est cachés sous des sièges.»

Stéphanie Auclair, une spécialiste montréalaise des relations publiques, a expliqué avoir vu un homme menotté être emmené par la police. Quelques minutes avant, «on a couru vers mon père et ma tante qui étaient dans le fond d'un restaurant. On a fait un bouclier avec des tables. On savait pas d'où ça venait», a-t-elle dit. Son groupe s'est ensuite engouffré dans les cuisines de l'établissement.

Certains ont pris leurs jambes à leur cou.

«Une dame de la sécurité est arrivée en courant et elle nous a demandé de courir. Alors on a tous couru vers une sortie, tout le monde trébuchait dans les sacs», a affirmé Marie-Claude Prud'homme, qui se trouvait à l'aéroport avec ses trois enfants. «Avant de descendre les escaliers, j'ai réalisé que je n'avais pas ma fille avec moi, ma fille de 10 ans.»

Ce n'est que 30 minutes plus tard que Mme Prud'homme a pu la retrouver. «Elle avait pris une porte différente » et avait rejoint un groupe de Québécois.»

Photo fournie par une Québécoise sur place