Les parlementaires américains devraient adopter vendredi soir une loi finançant l'État fédéral jusqu'en avril 2017 et évitant une nouvelle paralysie des administrations, juste avant l'heure-butoir de minuit.

La Chambre des représentants a adopté jeudi ce texte finançant l'État fédéral jusqu'au 28 avril, soit trois mois après que Donald Trump se sera arrivé au pouvoir. Mais l'examen du texte par le Sénat, chambre haute du Congrès, a été retardé par des démocrates qui réclamaient des concessions supplémentaires sur le régime de retraite et d'assurance-maladie de mineurs de charbon.

Après de longues négociations, le chef des démocrates du Sénat, Chuck Schumer, a annoncé vendredi que son groupe ne bloquerait pas les votes prévus vendredi à partir de 22h, assurant qu'aucun fonctionnaire fédéral ne serait mis au chômage technique à partir de samedi.

Donald Trump devrait donc prendre ses fonctions de 45e président des États-Unis le 20 janvier avec des administrations pleinement financées, et il aura trois mois pour traduire dans le budget son projet politique.

Les États-Unis vivent aujourd'hui sous un régime d'austérité budgétaire imposé à l'été 2011 sous pression des conservateurs. Démocrates et républicains n'ont jamais réussi à s'entendre depuis pour briser ce carcan.

Le déficit public a chuté de 9,8% du PIB en 2009, au moment du grand plan de relance de Barack Obama face à la Grande récession, à 3,2% en 2016.

La trajectoire des prochaines années dépendra des négociations que mènera le président Trump avec sa majorité, plus conservatrice que lui sur les dépenses publiques.

Le président élu souhaite ainsi adopter un plan de 1000 milliards pour les infrastructures, une enveloppe gigantesque que les républicains n'entendent pas débourser.

Ils pourraient en revanche s'entendre sur une baisse générale des impôts pour les particuliers et les entreprises, qu'ils disent vouloir financer par un regain de croissance économique.

La loi qui doit être adoptée ce week-end ne modifie pas le niveau des dépenses publiques actuelles et prolonge seulement les financements jusqu'au 28 avril.

Les élus ont toutefois inséré dans le texte, qui devra être promulgué par Barack Obama, des mesures ponctuelles, par exemple 170 millions de dollars pour venir en aide aux villes comme Flint, dans le Michigan, dont l'eau a été empoisonnée au plomb.

Un autre article crée une procédure spéciale pour que le Congrès examine la demande de dispense pour le général James Mattis, nommé par Donald Trump pour le poste de secrétaire à la Défense. Selon la loi actuelle, le Pentagone ne peut être dirigé que par un civil, les ex-militaires étant interdits pendant sept années après leur retraite de l'armée. James Mattis a quitté l'armée il y a trois ans.