Donald Trump a estimé dans un tweet que le chef intérimaire du parti eurosceptique britannique UKIP, Nigel Farage, ferait « un excellent travail » s'il était nommé ambassadeur de son pays aux États-Unis, une nouvelle entorse du président désigné aux usages diplomatiques.

« Beaucoup de gens aimeraient voir @Nigel-Farage représenter la Grande-Bretagne comme ambassadeur aux États-Unis », a affirmé Donald Trump sur son compte Twitter. « Il ferait un excellent travail !».

Nigel Farage, acteur-clé de la victoire du Brexit, a été le premier homme politique britannique à rencontrer le président désigné américain à New York.

La position exprimée par M. Trump est inhabituelle, les ambassadeurs devant être nommés par leurs gouvernements respectifs et non par l'administration du pays où ils doivent être en poste.

Nigel Farage s'est dit « très flatté » par la demande de Donald Trump. « J'ai dit depuis que j'ai rencontré le président désigné que j'aimerais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour oeuvrer de manière positive à aider les relations entre nos deux pays », a-t-il déclaré à l'agence Press Association.

Mais Downing Street a sèchement répliqué qu'il n'y avait « pas de poste vacant ». « Nous avons déjà un excellent ambassadeur aux États-Unis », a déclaré à l'AFP un porte-parole de la première ministre britannique Theresa May.

Kim Darroch, l'ancien conseiller national à la sécurité, a pris en janvier ses fonctions d'ambassadeur britannique aux États-Unis.

Longtemps considéré comme un outsider de la politique britannique, Nigel Farage a stupéfié le monde en contribuant à faire voter les Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne le 23 juin.

Auréolé de la victoire au référendum, Nigel Farage a fait campagne en faveur de Donald Trump, et lorsque le milliardaire a remporté la présidentielle, il s'est empressé de retourner aux États-Unis où il a été reçu par le nouveau président désigné.

Nigel Farage s'est immédiatement proposé de jouer les intermédiaires entre la future administration républicaine et la première ministre conservatrice Theresa May, mais la porte-parole de cette dernière a tout aussi rapidement tranché qu'il n'y avait nul besoin d'une « tierce personne ».

La Grande-Bretagne souhaite nouer des liens avec Donald Trump qui prend officiellement ses fonctions le 20 janvier et est intéressée par les perspectives d'un accord commercial avec les États-Unis, en prévision du Brexit.

Downing Street a confirmé lundi qu'une visite d'État du président désigné était « envisagée » au Royaume-Uni en 2017, mais indiqué qu'une telle visite devait encore être discutée avec le palais de Buckingham.

En effet, une telle visite comprend une cérémonie de bienvenue et un banquet officiel organisé par la reine Élisabeth II en l'honneur du visiteur, qui a souvent le privilège d'être invité à séjourner au palais de Buckingham, résidence officielle de la reine à Londres, ou à celui de Windsor, situé à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Londres.

Dimanche, le journal Sunday Times écrivait que Donald Trump et sa femme Melania seraient reçus au château de Windsor l'été prochain.