Le sulfureux et richissime Américain Robert Durst a été inculpé lundi pour le meurtre en 2000 de son amie Susan Berman, qu'il nie avoir commis, une affaire rappelée aux souvenirs du grand public par une série d'HBO.

L'héritier d'une fortune acquise dans l'immobilier new-yorkais, estimée à 4,4 milliards de dollars, a plaidé non coupable lors d'une audience dans un tribunal de Los Angeles.

«Je n'ai pas tué Susan Berman», a-t-il affirmé d'une voix rauque, après être arrivé au tribunal en chaise roulante, une minerve autour du cou.

Les procureurs ne prévoient pas de requérir la peine de mort même si les chefs d'accusation d'assassinat et meurtre d'un témoin formellement présentés lundi auraient pu le permettre.

Robert Durst avait été transféré à Los Angeles la semaine dernière en provenance de Louisiane, où il avait été condamné à sept ans de prison en avril pour possession illégale d'arme.

Susan Berman, grande amie de l'accusé et fille d'un mafieux, avait été tuée d'une balle à l'arrière de la tête dans sa maison de Beverly Hills en 2000 juste avant Noël, à la veille de témoigner dans le cadre de la disparition de Kathleen Durst, première femme de Robert Durst.

Ce dernier est également un suspect dans cette disparition non élucidée survenue en 1982, même s'il n'a jamais fait l'objet de poursuites.

Le multi-millionnaire de 73 ans a en revanche admis avoir tué et découpé le corps d'un voisin lorsqu'il vivait à Galveston, au Texas. Il avait été acquitté après avoir plaidé la légitime défense.

Il avait été arrêté en mars 2015 à la veille de la diffusion du dernier épisode d'un documentaire biographique qui en comptait six, diffusé par la chaîne HBO.

Dans The Jinx: The Life and Deaths of Robert Durst, il semblait faire un aveu involontaire, se murmurant à lui-même alors qu'il était aux toilettes et que son micro sans fil était toujours allumé: «Qu'est-ce que j'ai fait? Je les ai tous tués, évidemment».

Dans le dernier épisode de The Jinx, M. Durst était aussi confronté à la similitude entre deux écritures, l'une sur l'enveloppe d'une lettre qu'il avait envoyée à Susan Berman en 1999 et l'autre sur une lettre anonyme envoyée à la police de Beverly Hills en décembre 2000 indiquant où se trouvait le corps de Mme Berman.

Les deux enveloppes comportent la même faute d'orthographe, «Beverley» au lieu de «Beverly».