La police a arrêté dans l'Iowa un homme de 46 ans suspecté d'avoir tué dans la nuit deux policiers dans deux attaques qualifiées d'«embuscades» par les autorités.

Scott Michael Greene, habitant à Urbandale, en banlieue de Des Moines dans le centre des États-Unis, a été appréhendé dans la matinée, moins de deux heures après que la police a diffusé un avis de recherche à son encontre. Les autorités avaient prévenu qu'il était vraisemblablement armé et dangereux.

«Nous pensons qu'il détient des informations cruciales pour nous permettre de résoudre cette affaire», avait déclaré auparavant le sergent Paul Parizek, de la police de Des Moines, lors d'une conférence de presse.

La police a indiqué que deux de ses agents qui se trouvaient chacun dans leur voiture de patrouille avaient été tués dans des «embuscades» dans la nuit de mardi à mercredi.

Des images vidéo montraient des impacts de balles dans la porte passager d'une des voitures.

«Il ne semble pas qu'il y ait eu une quelconque interaction entre ces agents et le lâche qui les a abattus alors qu'ils étaient assis dans leur voiture», a précisé Paul Parizek. «Il semble que ces deux agents aient été victimes d'embuscades».

Le premier policier a été retrouvé mort peu après 01h00 du matin à Urbandale. Le second agent, qui répondait à un appel pour des coups de feu, a été découvert 20 à 30 minutes plus tard à Des Moines. Il est mort après avoir été transporté à l'hôpital, selon les médias américains.

photo AP

Le sergent Paul Parizek de la police de Des Moines, lors d'un point de presse mercredi.

«Violence froide»

Dénonçant «des actes de violence honteux», le président Barack Obama a fait part de ses condoléances aux familles et collègues des victimes ainsi qu'aux habitants que les deux policiers «avaient servi avec dévouement».

«Quand cette violence froide et délibérée est dirigée contre ceux qui risquent leur vie pour faire respecter la loi et nous garder en sécurité, c'est particulièrement intolérable», a pointé la ministre de la Justice américaine, Loretta Lynch.

«Je sais que nous traversons une époque de tensions particulières et de défiance entre les forces de l'ordre et de nombreuses communautés (...). Beaucoup seront tentés de lire un message ou une motivation dans ces attaques, mais je veux être claire: il n'y a aucun message dans un meurtre», a-t-elle ajouté.

Suite à ces attaques, les policiers vont dorénavant patrouiller par deux dans la ville, a précisé M. Parizek: «Il y a clairement un danger pour les agents de police en ce moment et nous avons doublé nos équipes» pour que personne ne travaille seul.

Plusieurs tuyaux et informations ont permis d'appréhender rapidement le suspect, un homme blanc avec une barbe selon la photo de l'avis de recherche, mais la police n'a pas donné d'indications sur ses motivations.

«Vous savez que souvent dans ce genre d'enquête on ne découvre pas le mobile avant d'en avoir terminé. Il y a un moment (au début de l'enquête, ndlr) où on ne peut pas comprendre leurs motivations, ou ils ne nous disent pas pourquoi ils ont agi de la sorte», a encore expliqué M. Parizek.

Scott Michael Greene a été arrêté dans le comté de Dallas, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Des Moines.

Aucun policier n'avait été tué dans l'exercice de ses fonctions à Des Moines depuis 1977, selon le journal Des Moines Register. La ville, capitale de l'Iowa, compte un peu plus de 200 000 d'habitants.

Plusieurs policiers ont déjà été pris pour cible ces derniers mois aux États-Unis. En juillet cinq policiers ont été assassinés à Dallas, au Texas, et trois autres ont été abattus à Baton Rouge, en Louisiane. Dans les deux cas, un ancien combattant noir avait pris les armes pour venger les victimes des violences policières.

PHOTO AP

«Il ne semble pas qu'il y ait eu une quelconque interaction entre ces agents et le lâche qui les a abattus alors qu'ils étaient assis dans leur voiture», a précisé le sergent Paul Parizek, de la police de Des Moines, lors d'une conférence de presse au petit matin.