Une manifestation s'est déroulée mercredi dans la banlieue de San Diego, au sud-ouest des États-Unis, après la mort d'un homme noir non armé qui a été tué par la police.

L'homme - qui aurait souffert de troubles mentaux - a été identifié par un proche comme étant Alfred Olango, âgé de 30 ans et né en Ouganda. Il a été tué dans la nuit de mardi à mercredi à El Cajon, après que la police eut reçu un appel décrivant un homme au comportement erratique déambulant au milieu de la circulation routière.

Selon le chef de la police locale Jeff Davis, Olango a ignoré les directives des agents lui demandant de retirer la main de sa poche. L'un d'entre eux a utilisé un Taser - qui envoie des décharges électriques- tandis qu'un autre a tiré avec son arme à feu.

«À un moment donné, le sujet a sorti rapidement un objet de la poche avant de son pantalon, joint ses mains et les a rapidement tendues en direction des officiers, prenant ce qui ressemblait à une position de tir», a expliqué M. Davis dans un communiqué.

«L'agent avec l'arme électrique a alors tiré», a-t-il poursuivi, et «simultanément, celui avec l'arme à feu a tiré plusieurs fois, touchant le sujet».

Cet incident survient dans un contexte racial tendu aux États-Unis, et au moment où d'autres manifestations avaient lieu, notamment à Charlotte, en Caroline du Nord, pour protester contre la mort de Noirs abattus par les forces de l'ordre.

Le rassemblement «Justice for Alfred Olango» s'est déroulé devant le poste de police D'El Cajon. Lors d'une conférence de presse où il a appelé au maintien du calme, M. Davis a promis une enquête «transparente» n'impliquant pas seulement la police.

Juste après la fusillade mardi soir, plusieurs personnes s'étaient rassemblées sur place et avaient scandé les cris de ralliement du mouvement Black Lives Matter contre les violences policières envers les Noirs, dont «Mains en l'air, ne tirez pas».

Une femme a posté sur Facebook une vidéo filmée après l'incident, montrant une femme en détresse qui se présentait comme la soeur d'Olango et qui disait avoir appelé la police pour venir en aide à son frère, qu'elle a dit atteint de troubles mentaux.

«Je vous ai appelés pour aider mon frère. Vous l'avez tué devant moi», pleure-t-elle, dans cette vidéo vue plus de 82 000 fois mercredi.

La police a diffusé une image tirée d'une vidéo où l'on peut voir un homme en position de tir.

D'après M. Davis, les deux officiers impliqués ont chacun plus de 20 ans d'expérience et ont été placés en congé administratif le temps de l'enquête.

Des manifestants se sont rapidement rassemblés sur les lieux de ce fait divers, accusant la police d'avoir abattu un homme sans sommation.

« Ils sont arrivés leurs armes déjà sorties et ils lui ont tiré dessus cinq fois », a rapporté une manifestante, Rimbideai Mubaiwa à la télévision locale KUSI, résumant la version des événements telle que racontée dans la foule d'une centaine de personnes. « Personne ne l'a prévenu, ne lui a dit de rester immobile, d'arrêter ou quoi que ce soit. Et voilà un autre homme noir non armé abattu ».

Les morts récentes d'hommes noirs tués par des policiers dans des circonstances troublantes à Tulsa et Charlotte ont déclenché des manifestations violentes la semaine passée à Charlotte, en Caroline du Nord, conduisant le gouverneur à déclarer l'état d'urgence et à déployer la garde nationale pour ramener le calme.

photo Hayne Palmour IV, The San Diego Union-Tribune/AP

Des manifestants font face aux forces de l'ordre sur les lieux où un Afro-Américain, agissant de façon erratique selon la version des autorités, a été abattu par la police, à El Cajon, en Californie, le 27 septembre.