Les parents de deux Américains tués en Libye en 2012 ont porté plainte contre Hillary Clinton, à l'époque secrétaire d'État, la tenant pour responsable de leur mort en raison de son traitement «irresponsable» d'informations confidentielles dans ses courriels envoyés grâce à un serveur privé.

Le 11 septembre 2012, des assaillants djihadistes avaient attaqué l'enceinte diplomatique américaine installée à Benghazi et l'annexe de la CIA située à proximité, tuant l'ambassadeur Christopher Stevens et trois autres Américains.

Les adversaires politiques de la candidate démocrate à la présidentielle américaine lui reprochent d'avoir mis en péril la sécurité nationale en n'utilisant pas les serveurs officiels sécurisés, mais un serveur privé de courriels employé à des fins professionnelles lorsqu'elle pilotait le département d'État (2009-2013).

Le FBI, qui a interrogé Hillary Clinton sur l'affaire des courriels, a conclu en juillet que l'ancienne secrétaire d'État avait fait preuve d'une «négligence extrême» en installant un serveur privé au sous-sol de son domicile dans l'État de New York, mais a néanmoins refusé de recommander des poursuites pénales à son encontre.

Se basant sur les résultats du FBI, les autorités américaines ont abandonné l'enquête, mais les opposants politiques d'Hillary Clinton ont eux continué d'alimenter la controverse sur l'affaire des courriels, notamment en la tenant pour responsable de la mort des quatre Américains à Benghazi.

Dans leur plainte déposée lundi devant la Cour fédérale du District de Columbia contre Mme Clinton, les parents de deux agents de sécurité américains tués au consulat affirment que les assaillants ont pu localiser les hommes à cause de l'utilisation de ce serveur privé.

Selon le texte de plainte, «il est très probable (...) que Mme Clinton, en tant que secrétaire d'État, ait envoyé et reçu des informations concernant l'ambassadeur Christopher Stevens et par conséquent concernant les activités du département d'État américain, ainsi que des opérations secrètes auxquelles participaient les défunts à Benghazi», qui ont pu permettre aux assaillants d'«orchestrer, planifier, et mener à bien l'attentat tristement célèbre du 11 septembre 2012».