Le surintendant du service de police de Chicago a déclaré samedi que le district où est survenu l'homicide d'un Afro-Américain de 18 ans par la police avait reçu des caméras corporelles environ une semaine plus tôt.

En conférence de presse, le surintendant Eddie Johnson a réagi samedi aux neuf vidéos - provenant de caméras sur le tableau de bord et de caméras corporelles - qui ont été publiées vendredi relativement à l'homicide du 28 juillet.

La vidéo montre des policiers tirant à plusieurs reprises sur une voiture volée alors qu'elle dévalait la rue. Plus tard, ils sont présentés en train de menotter le suspect blessé, Paul O'Neal, qu'ils ont retrouvé après une chasse à l'homme à pied dans un quartier résidentiel du sud de la ville.

Les caméras de la police ne fonctionnaient pas au moment où la victime a été abattue. Le porte-parole de la police, Anthony Guglielmi, a fait remarquer vendredi que la caméra corporelle avait commencé à enregistrer après que les coups de feu eurent été tirés - une indication que l'agent croyait que l'incident était terminé; il l'a ouverte quand il pensait la fermer.

M. Johnson a expliqué que les policiers avaient ces caméras depuis environ une semaine et qu'il y aurait une période d'apprentissage.

Le surintendant a ajouté que les policiers - qui ont reçu la même formation que tous les autres a-t-il tenu à préciser - avaient violé une politique du service de police.

M. Johnson s'est dit «préoccupé» par les images qu'il a vues. «C'est pourquoi nous avons agi si rapidement, la semaine dernière, pour que les agents ne disposent plus de leurs pouvoirs de policiers», a-t-il indiqué.

Les autorités n'ont pas spécifié la politique du service de police en cause et elles n'ont pas révélé les noms des agents.

L'usage de la force par les policiers du service de police avait fait l'objet d'une révision, en février 2015, pour interdire aux agents de «tirer sur ou dans un véhicule en mouvement lorsque le véhicule est la seule force utilisée contre (le policier) ou une autre personne».

La politique édicte toutefois que les policiers «ne vont pas se mettre en danger déraisonnablement ou une autre personne pour se conformer aux restrictions de cette directive» - ce qui signifie que les agents ont le droit de se défendre si eux ou d'autres sont en danger.

Ce dernier événement constitue le premier homicide par la police depuis l'adoption d'une nouvelle politique qui oblige les policiers à publier les vidéos dans les 60 jours suivant un incident. Les policiers tentaient ainsi de regagner la confiance du public, ébranlée l'année dernière par la mort d'un adolescent afro-américain, Laquan McDonald, qui avait été abattu par un policier blanc.

PHOTO AP/POLICE DE CHICAGO

La scène a été filmée par neuf caméras, dont plusieurs donnaient le point de vue des policiers.