Malgré les turbulences créées par les partisans du sénateur Bernie Sanders tout au long de la convention démocrate, le parti ressortira uni de cette rencontre de quatre jours, a prédit une experte.

La convention du Parti démocrate s'est terminée jeudi soir avec le discours de sa nouvelle candidate, Hillary Clinton, qui a tenté d'unifier ses troupes en citant les grandes lignes du programme du parti, qui s'est grandement inspiré des revendications de l'ex-candidat et sénateur du Vermont, Bernie Sanders.

Mme Clinton a signalé son intention de réformer les lois électorales et de réviser les accords de libre-échange - deux enjeux qui ont été portés par M. Sanders pendant la course aux primaires.

Selon Karine Prémont, professeure adjointe en science politique à l'Université de Sherbrooke, le fait que la candidate démocrate ait beaucoup insisté sur le programme très progressiste du parti démontre qu'elle a voulu tendre la main aux partisans de M. Sanders.

Mme Prémont estime que seule une minorité d'entre eux ne se ralliera pas à Hillary Clinton - et ces électeurs-là, « elle ne parviendra jamais à aller les chercher », selon l'experte.

Aucun candidat n'est consensuel; Hillary Clinton ne sera pas la première à ne pas faire l'unanimité, a-t-elle rappelé.

« Elle est peut-être un peu moins aimée que d'autres, mais je continue à penser que c'est une minorité qui ne va jamais se rallier », a-t-elle expliqué.

« D'autres vont surtout voter contre Donald Trump, peut-être pas pour Hillary Clinton », a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, Karine Prémont juge que la convention du Parti démocrate s'est conclue sur une meilleure note que celle du Parti républicain, il y a une semaine.

« Il y avait une plus grande diversité parmi les orateurs. Il y avait les figures les plus importantes du parti : un ancien président, la première dame. Chez les républicains, on avait du mal à voir des leaders, à voir des figures connues du public », a-t-elle soutenu.

Selon elle, le contraste entre les deux conventions est frappant. « Les républicains jouaient beaucoup sur la peur, les menaces, tout ce qui ne fonctionnait pas, alors que les démocrates ont joué sur l'optimisme, ce qui va bien, comment les gens sont plus semblables qu'il n'y paraît », a souligné Mme Prémont.

Maintenant que les deux grandes conventions des partis sont terminées, la vraie campagne commence en vue de l'élection présidentielle du mois de novembre. « On aura un été qui se passera essentiellement sur le terrain, mais habituellement à la fête du Travail, c'est là où le gros de la campagne commence, avec les débats présidentiels, vice-présidentiels », a-t-elle indiqué.

Comme c'est le cas depuis les dernières années, la campagne électorale est un moment important aux États-Unis pour attirer les électeurs indépendants, qui sont de plus en plus nombreux.