Le procès d'un policier jugé pour l'homicide de Freddie Gray, un Noir américain mortellement blessé dans un fourgon de police, s'est ouvert jeudi à Baltimore, alors que les États-Unis sont agités par deux affaires similaires, ont rapporté les médias.

Le lieutenant de police Brian Rice, 42 ans, est le quatrième membre des forces de l'ordre de cette ville de l'est du pays à comparaître pour ce décès qui avait déclenché des émeutes locales et une controverse nationale en avril 2015.

Freddie Gray, 25 ans, avait été victime d'une blessure fatale aux cervicales peu après son interpellation, alors qu'il avait les membres entravés. Six policiers impliqués dans cette arrestation ont été renvoyés au tribunal, pour être jugés séparément.

Deux ont déjà été acquittés, un troisième a eu son procès annulé.

M. Rice, le plus gradé des six agents, est donc le quatrième membre de l'équipe à comparaître. Il répond des charges d'homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui, voie de fait et faute dans l'exercice de ses fonctions.

Il a choisi d'être jugé non par un jury, mais directement par le juge présidant l'audience.

La procureure de Baltimore, les proches de Freddie Gray et des militants associatifs sont convaincus que la mort du jeune homme n'était pas accidentelle, mais le ministère public a pour l'instant rencontré les plus grandes difficultés à le prouver.

L'absence de condamnation lors des trois premiers procès de cette affaire alimente en tout cas des soupçons d'impunité de la police de Baltimore.

Ce procès intervient alors que des millions d'Américains sont indignés par deux vidéos publiées cette semaine sur internet, montrant les derniers moments de deux Noirs abattus par des policiers, l'un dans le Minnesota, l'autre en Louisiane.

Ces deux faits divers n'ont rien à voir, mais illustrent pour beaucoup les abus dont se rendent coupables certains policiers en Amérique quand ils se retrouvent face à des Noirs.

La mort de Freddie Gray avait déclenché des émeutes, des pillages et de graves actes de vandalisme. Les autorités avaient déclaré l'état d'urgence, instauré un couvre-feu nocturne et appelé en renfort les militaires de la Garde nationale.

Le président Barack Obama avait condamné les violences, tout en relevant les «questions troublantes» restant en suspens.