La ministre américaine de la Justice a annoncé vendredi qu'elle se rangerait aux recommandations du FBI et des procureurs impliqués dans l'enquête sur les courriels d'Hillary Clinton, tentant ainsi d'écarter tout soupçon d'interférence politique dans ce dossier ultra-sensible.

«Tandis que je ne joue aucun rôle dans leur élaboration, je serai tenue au courant de ces recommandations et je les accepterai en l'état», a déclaré Loretta Lynch, cible d'une vive polémique pour avoir rencontré cette semaine l'ex-président Bill Clinton, un entretien dénoncé comme un arrangement illégal par Donald Trump.

«Il est crucial de bien faire comprendre que cette rencontre avec le président Clinton n'a aucune incidence sur la façon dont cette affaire va être conduite, menée à terme et validée par moi», a ajouté Mme Lynch, qui s'exprimait à Aspen, dans l'État du Colorado.

Le président Barack Obama n'a nullement pesé dans la décision de mise en retrait de la ministre, a plus tard souligné un porte-parole de la Maison-Blanche.

«Il s'agit de quelque chose qui est géré de façon totalement indépendante du président et de la Maison-Blanche», a assuré Josh Earnest dans un point presse.

L'épouse de Bill Clinton, Hillary, est candidate à la présidentielle du 8 novembre, mais sa campagne est empoisonnée depuis des mois par l'affaire de la messagerie privée qu'elle a utilisée à des fins professionnelles lorsqu'elle pilotait le département d'État (2009-2013). C'est aussi l'objet d'une enquête ultra-sensible que le FBI s'apprête à conclure.

L'ex-président américain, dont l'avion s'est retrouvé lundi garé près de celui de Mme Lynch à l'aéroport de Phoenix (Arizona), est monté dans l'appareil de la ministre pour discuter avec elle. Les deux responsables se connaissent bien depuis longtemps.

Mme Lynch a ensuite affirmé que la rencontre du tarmac était purement fortuite et que la conversation impromptue avait porté sur des sujets sans rapport avec les dossiers dont elle était chargée.

Mais les républicains se sont engouffrés dans la brèche, dénonçant une initiative de Bill Clinton au minimum maladroite, voire proprement scandaleuse.

«La rencontre entre Bill (et la ministre américaine de la Justice Loretta Lynch) a probablement été amorcée et voulue par Hillary!», a tweeté vendredi Donald Trump.

Le milliardaire républicain candidat à la Maison-Blanche a assuré que cet entretien se voulait secret et qu'il le serait resté si un reporter local n'en avait eu vent.

«Y a-t-il une seule personne pour croire que cette rencontre a résulté d'une coïncidence?», a également tweeté le magnat de l'immobilier.