Le tueur d'Orlando Omar Mateen a parlé en arabe au téléphoniste du 911, s'identifiant comme un soldat islamique et exigeant au négociateur de la police que « les États-Unis cessent de bombarder la Syrie et l'Irak », selon les transcriptions des conversations entre le meurtrier qui a enlevé la vie à 49 personnes et les policiers, dévoilées par le FBI, lundi.

Les transcriptions partielles de trois conversations entre Omar Mateen et les policiers au moment où l'homme commettait la pire tuerie de l'histoire moderne américaine (49 morts et 53 blessés) ont été rendues publiques aujourd'hui par la police fédérale, comme l'avait indiqué hier la procureure générale et ministre américaine de la Justice Loretta Lynch.

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Ces conversations jumelées aux messages publiés sur le réseau social Facebook, avant et après la tuerie, permettent de mieux cerner les motivations du tueur. 

Le premier appel fait aux services d'urgence est survenu plus d'une demi-heure après que les premiers coups de feu ont retenti. Dans cet échange téléphonique, Omar Mateen déclare au téléphoniste du 911 : « Louange à Dieu, et la prière, ainsi que la paix soit sur le prophète de Dieu, » se référant à Dieu en arabe (Allah).

Il a ensuite dit : « Je vous informe, je suis à Orlando et je suis l'auteur de la fusillade ». 

Pendant l'appel d'une cinquantaine de secondes, Mateen y va de plusieurs « propos meurtriers (d'une) voix calme et délibérée, à glacer le sang », a dit un agent du FBI à Orlando, Ronald Hopper.

Le nom de Mateen et les groupes auxquels le tueur a prêté allégeance ne se retrouvent pas sur les transcriptions dévoilées. Mais le FBI avait affirmé dans le passé que Mateen avait prêté allégeance au chef de l'organisation État islamique, Abu Bakr al-Baghdadi. 

Toutefois, rien ne permet de conclure que Mateen a été dirigé par une organisation terroriste étrangère, a ajouté M. Hopper, et il semblerait qu'il se soit autoradicalisé.

Peu de temps après l'appel, Mateen a eu trois conversations avec des négociateurs de la police durant lesquelles il s'est identifié comme un soldat islamique et a sommé les négociateurs d'appeler les États-Unis à cesser leurs bombardements sur la Syrie et l'Irak, et que c'était pour cette raison « qu'il était là maintenant », selon le document dévoilé.

Selon le film des événements publié par le FBI, il y a eu une longue période de près de trois heures sans tirs à l'intérieur du Pulse, les victimes semblant pour l'essentiel avoir été tuées dans les premiers moments de l'attaque.

« Il n'y a pas de tirs à l'intérieur du bâtiment » entre le moment où les premiers policiers arrivés sur place échangent des tirs avec Omar Mateen, avant 2 h 35 du matin, et l'assaut final, selon le document.

L'enquête n'a pas encore permis d'établir si des victimes avaient été tuées par des balles de la police pendant les échanges de tirs avec le tueur.

« Cela fait partie de l'enquête », a admis le chef de la police d'Orlando John Mina. « Mais je vais vous dire une chose. Ces morts pour moi reviennent au suspect, et à lui seul ».

Ces nouvelles révélations surviennent quelques heures après l'hommage rendu par des dizaines de milliers de personnes réunies au centre-ville d'Orlando, dimanche soir, pour une veillée aux chandelles.

Selon le Centre médical régional d'Orlando, 18 survivants de la fusillade sont toujours hospitalisés. 

Armé notamment d'un fusil semi-automatique, Omar Mateen a perpétré un véritable carnage au Pulse, discothèque prisée de la communauté gaie d'Orlando, dans la nuit du 12 juin. Il est mort dans un échange de coups de feu avec les policiers après que les forces de l'ordre ont lancé l'assaut contre la boîte de nuit. 



Extrait d'une des transcriptions (en anglais)

Orlando Police Dispatcher (OD): Emergency 911, this is being recorded.

Shooter (OM): In the name of God the Merciful, the beneficial [in Arabic]

OD: What?

OM: Praise be to God, and prayers as well as peace be upon the prophet of God [in Arabic]. I let you know, I'm in Orlando and I did the shootings.

OD: What's your name?

OM: My name is I pledge of allegiance to [omitted].

OD: Ok, What's your name?

OM: I pledge allegiance to [omitted] may God protect him [in Arabic], on behalf of [omitted].

OD: Alright, where are you at?

OM: In Orlando.

OD: Where in Orlando?

[End of call.]

- Avec l'Associated Press, l'Agence France-Presse et NBC News