Près d'un demi-million de personnes avaient signé mardi une pétition en ligne pour demander le renvoi d'un juge californien accusé d'avoir été trop complaisant avec un étudiant de la prestigieuse université de Stanford, coupable de viol.

Le juge Aaron Persky, du tribunal supérieur de Santa Clara en Californie, a condamné la semaine dernière un ancien étudiant de Stanford, Brock Turner, à six mois de prison pour avoir violé une jeune femme inconsciente en janvier 2015. Une peine largement décriée comme insuffisante face à la gravité du crime.

Mardi, une pétition sur le site Change.org avait déjà récolté 480 000 signatures. Elle dénonce notamment un «parti pris» du juge Persky, ancien athlète de Stanford comme Brock Turner.

«Il a aussi échoué à faire passer le message que les agressions sexuelles sont illégales quel que soit votre statut social, votre race, genre, ou autre facteur», ajoute la pétition, démarrée par une infirmière de Miami, Maria Ruiz.

Le magistrat, réélu mardi à sa charge sans avoir eu face à lui de rival, s'était justifié en estimant qu'une peine plus lourde aurait pu avoir «un impact profond» sur l'avenir du jeune homme qui a fait preuve de «remords sincères».

Cette décision a fait scandale sur les réseaux sociaux, d'autant que le père de l'agresseur s'est désolé que son fils écope d'une peine si «dure» pour «20 minutes d'action sur une vie de 20 ans».

Parallèlement, une lettre de la victime - dont l'identité reste protégée - lue au tribunal et adressée principalement à son agresseur, décrivant son calvaire physique et mental, a ému le grand public en Amérique et au-delà.

Une professeure de droit de Stanford, Michele Dauber, a dit aux médias américains qu'elle doutait que le juge parvienne à terminer son nouveau mandat de six ans vu l'indignation autour de ce dossier.

D'après elle, une pétition manuscrite sera bientôt lancée pour accumuler les 70 000 signatures nécessaires pour appeler à voter une révocation du magistrat.

«Sa décision est dangereuse et relève d'un mauvais jugement», a déclaré Michele Dauber au quotidien USA Today, ajoutant qu'il fallait remplacer le juge «par quelqu'un qui comprend les violences contre les femmes».