Des chefs autochtones américains s'opposent à ce qu'une société de vente aux enchères parisienne vende des objets de leur patrimoine tribal. Leur demande pour le retour des objets obtient un soutien bipartisan aux États-Unis.

Des centaines d'objets religieux et d'oeuvres d'art provenant des Amériques, de l'Afrique et de l'Asie doivent être mis aux enchères lundi à la société EVE de Paris, dont une veste de guerrier ornée de mèches de cheveux humains et des objets sacrés hopis qui ressemblent à des masques et qui sont considérés comme des êtres vivants par la tribu.

Le Musée national des Indiens d'Amérique Smithsonian a tenu une réunion d'urgence, mardi, avec les autorités autochtones, le département d'État et le bureau fédéral des Affaires autochtones. Le député fédéral Steve Pearce, un républicain du Nouveau-Mexique qui a proposé une résolution au Congrès demandant aux agences fédérales de réclamer le retour des items, était aussi présent.

M. Pearce demande aussi une étude pour voir à quelle fréquence ce genre d'objets culturels tombe entre les mains des trafiquants et se retrouve sur le marché noir.

Les enchères de Paris représentent un problème diplomatique depuis des années entre les États-Unis et la France, où les lois américaines empêchant la vente de ce type d'objets ne s'appliquent pas.

«Ça nous fait pleurer. C'est dérangeant à ce point, a déclaré Eileen Maxwell, une porte-parole du musée. C'est très frustrant qu'il n'y ait pas présentement de recours juridique.»

Parmi les autres objets qui doivent être mis aux enchères, on retrouve un bouclier de cérémonie de Pueblo Acoma, d'anciens bijoux et des effigies liées à la tribu des Hohokams, qui a autrefois habité des secteurs de ce qui est aujourd'hui l'Arizona.