Il existe aux États-Unis un réservoir souterrain de racisme, actuellement en résurgence et dans lequel puise Donald Trump, estime l'ancien président Jimmy Carter dans une interview au New York Times.

Considérant que l'élection de Barack Obama à la Maison-Blanche a marqué une avancée, son lointain prédécesseur démocrate pense que «cela a déclenché une réaction viscérale chez certains républicains, portés sur la question raciale, contre le fait qu'un Noir soit devenu président».

Les États-Unis «se sont réveillés ces deux ou trois dernières années face au constat que nous n'avons pas résolu la question raciale de façon satisfaisante», a déclaré M. Carter, 91 ans, en citant les bavures policières contre les Noirs et les forts taux de chômage et d'incarcération des Afro-américains.

Trouvant là un terreau fertile, le milliardaire républicain Donald Trump, candidat à la Maison-Blanche, a «puisé dans un réservoir souterrain de racisme inhérent (à l'Amérique)», a poursuivi le prix Nobel de la Paix 2002, par ailleurs fervent chrétien évangélique, prédicateur et catéchiste à ses heures.

En présentant les immigrés mexicains comme des criminels en puissance et en appelant à fermer les frontières des États-Unis aux musulmans, M. Trump a selon lui «bafoué les droits de l'homme fondamentaux».

En rémission d'un cancer qu'il a soigné l'an dernier, Jimmy Carter a expliqué dans cet entretien publié lundi qu'il souhaitait réunir à l'automne des chrétiens baptistes de toutes origines autour des thématiques du racisme et des inégalités sociales.