Les États-Unis et les territoires américains ont dénombré, au 12 mai, 279 femmes enceintes infectées par le virus Zika, ont annoncé vendredi les autorités fédérales vendredi, tandis que le président Barack Obama a réitéré son appel au Congrès pour qu'il alloue des fonds suffisants contre la menace sanitaire.

Aux États-Unis même, 157 femmes enceintes avaient été déclarées positives pour le Zika au 12 mai, selon des analyses de laboratoire.

Dans les territoires américains dont principalement Porto Rico, 122 femmes enceintes ont aussi été déclarées positives au virus, ont précisé les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Ces statistiques sont issues de deux nouveaux systèmes de surveillance sanitaire qui permettent de donner une image plus complète de l'étendue de l'infection pendant la grossesse, ont expliqué les CDC.

Ces nouvelles statistiques révèlent un groupe plus large de femmes enceintes infectées par le Zika, car elles s'appuient sur des tests de laboratoire, que les femmes se souviennent ou pas d'avoir eu des symptômes.

Les CDC ont également dit que moins d'une dizaine de ces femmes enceintes infectées aux États-Unis et à Porto Rico avaient donné naissance à un enfant atteint de microcéphalie ou d'un autre défaut congénital.

Les CDC avaient confirmé il y a quelques semaines que le virus Zika, transmis surtout par des moustiques, mais aussi par voie sexuelle, pouvait provoquer chez le foetus la microcéphalie, un développement insuffisant du crâne, et des anomalies cérébrales graves et irréversibles.

Le lien entre le Zika et la microcéphalie, qui est assez rare, avait été mis en lumière à la fin de 2015 au Brésil, frappé par une vaste épidémie et où plus de 1.300 cas ont été enregistrés.

Le Zika est également lié au syndrome de Guillain-Barré chez l'adulte qui peut entraîner une paralysie temporaire.

Jusqu'à présent tous les cas de Zika aux États-Unis sont des personnes de retour d'un territoire américain ou d'un pays où l'infection est active.

Des hommes infectés rentrant aux États-Unis ont aussi transmis le virus à leur partenaire sexuelle.

Mais avec l'arrivée de l'été aux États-Unis et l'accroissement des populations de moustiques, vecteur du virus, les autorités sanitaires s'attendent à des poches d'infection dans plusieurs États américains, notamment dans le sud et sur la côte est.

Les CDC et les Instituts nationaux de la santé (NIH) affirment qu'ils ne disposent pas de suffisamment de fonds pour faire face à cette menace pour la santé publique.

Ils pointent le besoin de financer des campagnes d'éradication des moustiques et la recherche pour mettre au point un vaccin, des antiviraux et des outils diagnostic.

L'administration du président Barack Obama a demandé en février 1,9 milliard de dollars de fonds d'urgence au Congrès, à majorité républicaine, pour combattre le Zika.

Après des semaines de débats, le Sénat a approuvé mardi une enveloppe de 1,1 milliard de dollars tandis que la Chambre des représentants n'a alloué que 622,1 millions de dollars en réduisant les fonds d'autres programmes fédéraux comme celui pour combattre Ebola.

Vendredi à la Maison-Blanche après une réunion sur le Zika, M. Obama a redemandé au Congrès d'agir au plus vite.

«Le Congrès doit me soumettre une proposition contenant suffisamment d'argent pour faire face aux besoins et il ne devrait pas partir en vacances avant que ce soit fait», a-t-il martelé.