Des agressions sexuelles ont eu lieu, durant des décennies, dans plusieurs dizaines d'écoles privées du nord-est des États-Unis, dont les responsables ont parfois tardé à réagir voire ignoré les accusations des plus de 200 victimes présumées, a révélé le quotidien Boston Globe.

Beaucoup de ces faits, qui ce sont déroulés en Nouvelle-Angleterre, sont déjà connus de la justice, précise le quotidien, évoquant plus de 90 actions en justice distinctes. Nombre d'entre eux sont frappés par la prescription et ne peuvent plus faire l'objet de poursuites qu'au civil.

Plus de 67 établissements privés ont été visés par des accusations d'agressions sexuelles ou de harcèlement depuis 1991, selon des données rassemblées par la Spotlight Team, la cellule d'investigation à l'origine des révélations sur des prêtres pédophiles au début des années 2000.

Certains faits remontent aux années 50, mais d'autres sont intervenus bien plus tard, jusque durant les années 2000.

Le Boston Globe cite le cas d'un professeur dont les premiers agissements connus dateraient de 1968 et qui aurait continué à enseigner dans divers établissements jusqu'en 2003, à harceler et agresser des adolescents.

L'école St. George's de Middletown, dans le Rhode Island, est particulièrement visée dans l'enquête du Boston Globe.

En 2003, un entraîneur de l'école a ainsi été accusé par onze élèves de s'être livré à des attouchements, ainsi qu'à du harcèlement.

La direction l'a mis à pied, mais a considéré, après enquête, que les faits n'étaient pas constitutifs d'agression sexuelle et a choisi de ne pas les signaler à la justice. L'entraîneur a même été réintégré.

Lorsqu'il a quitté, de sa propre initiative, l'établissement, en 2011, St. George's n'a rien communiqué des faits le concernant à son nouvel employeur, la Taft School, une école du Connecticut.

En décembre, le Boston Globe avait déjà révélé certains faits présumés intervenus à St. George's, notamment le cas d'Anne Scott, poussée par l'école à signer un engagement de confidentialité au sujet d'un viol dont elle dit avoir été victime en 1977.

Le quotidien invite les personnes disposant d'informations relatives à des faits similaires à ceux recensés dans l'article à se manifester.

En 2002, une vaste enquête du Boston Globe avait permis de révéler comment la hiérarchie catholique locale avait couvert des abus sexuels commis par quelque 90 prêtres à Boston et dans les environs pendant plusieurs décennies.

L'histoire a servi de base au film Spotlight, qui a reçu l'Oscar du meilleur film en février dernier.