Neuf mois après que le responsable d'une tuerie dans un cinéma eut été condamné à la prison à vie, certaines familles de victimes retourneront dans la même salle d'audience pour tenir le propriétaire de l'établissement responsable de ne pas en avoir assez fait pour prévenir un tel drame.

Les familles affirment que le cinéma aurait dû placer des gardiens de sécurité armés dans la salle - qui était pleine à craquer pour la projection du film The Dark Knight Rises - et installer des alarmes qui auraient retenti lorsque James Holmes s'était faufilé par une sortie de secours avant d'ouvrir le feu, tuant 12 personnes sur le coup.

Dans un procès civil qui s'ouvrira lundi, 28 familles de victimes plaideront que Cinemark - le propriétaire du cinéma où l'événement est survenu - savait que la projection de minuit allait attirer au moins 1000 personnes.

Par conséquent, selon elles, le propriétaire aurait dû déployer dans le stationnement des gardiens de sécurité et ceux-ci auraient pu repérer James Holmes qui avait enfilé une armure dans sa voiture avant de pénétrer dans la salle.

La poursuite allègue que les employés n'avaient pas vérifié les portes et qu'ils n'avaient pas à leur disposition des caméras de sécurité qui leur aurait permis d'être au courant des perturbations. De plus, ils ne seraient pas intervenus auprès des victimes qui baignaient dans leur sang dans les allées du cinéma.

Les cinémas de partout au pays avaient mis en place des mesures de sécurité spéciales pour les projections du 21 et 22 juillet 2012 et le cinéma Century 16, à Aurora, plaçait généralement des gardiens de sécurité les vendredis, samedis et dimanches, a souligné l'avocat Marc Bern, qui représente 27 des familles. Mais la projection de la première du film avait lieu un jeudi, cette fois-là.

Si de telles précautions avaient été prises, la tuerie aurait pu être évitée, a déclaré Me Bern.

L'avocat du cinéma Century n'a pas voulu commenter l'affaire, vendredi. Selon des documents de cour, l'entreprise soutient qu'elle n'aurait pas pu prévoir l'attaque.

Le procès est le premier d'une série de poursuites intentées dans la foulée du drame.

En août 2015, James Holmes a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. La décision du jury avait été rendue après trois mois de témoignages forts émouvants provenant de divers survivants de la tragédie, dont certains étaient en fauteuil roulant.