Barack Obama a vanté samedi à Washington les avancées de la cause noire aux États-Unis, sous sa présidence et dans les décennies précédentes, en soulignant toutefois la persistance du racisme et des inégalités dans la société américaine.

Le premier Noir à s'être installé à la Maison-Blanche a participé à une cérémonie de remise des diplômes à l'université Howard, surnommée « Black Harvard » car connue pour compter une écrasante majorité d'étudiants noirs et avoir accueilli des personnalités noires comme Toni Morrison.

« Si vous aviez à choisir un moment de l'histoire pour être nés », a lancé à l'auditoire M. Obama, « vous ne choisiriez pas les années 50, les années 60 ou les années 70. Vous choisiriez maintenant ».

« Il y a 60 ans, mon père n'aurait probablement pas été servi dans un restaurant de Washington », a rappelé le président américain, en référence à la ségrégation raciale alors en vigueur.

Et « quand je suis sorti de l'université (en 1983, NDLR), la principale personnalité noire à la télé était Mister T », a-t-il poursuivi, au sujet de cet acteur célèbre pour ses rôles de gros bras dans des séries télévisées des années 1980.

Par contraste aujourd'hui, « Beyoncé règne sur le monde. Nous ne sommes plus des amuseurs. Nous sommes des producteurs, des dirigeants de boîtes de production. Nous ne sommes plus des propriétaires de petits commerces, nous sommes des PDG, des maires, des parlementaires.... des présidents des États-Unis », a ajouté M. Obama, en déclenchant une salve d'applaudissements chez les diplômés, vêtus comme lui d'une toge de lauréat.

« Le racisme persiste. Les inégalités persistent », a tempéré le président américain, en relevant qu'aux États-Unis un Noir avait six fois plus de risques de finir en prison qu'un Blanc.

Il a appelé les jeunes diplômés à envisager l'avenir avec confiance, sans oublier leur héritage ethnique, et à notamment voter dans une démocratie où le taux de participation est traditionnellement très bas.

Trump, cet imbécile

Barack Obama a enfin glissé une allusion indirecte au populiste Donald Trump, probable candidat républicain à la Maison-Blanche.

« Ma grand-mère avait pour habitude de me dire : à chaque fois qu'un imbécile ouvre la bouche, il ne fait que mettre en évidence son ignorance ».

« Laissons-le parler », a conclu le président.