Le candidat à l'investiture républicaine Donald Trump a affirmé, jeudi, que les personnes transgenres devraient avoir le droit d'utiliser les toilettes publiques de leur choix, plongeant ainsi dans le débat sur l'un des enjeux politiques actuels les plus controversés aux États-Unis et exprimant une opinion contraire à celle de plusieurs membres de son parti.

Durant une séance de discussion ouverte à l'émission « Today » de NBC jeudi, M. Trump a été interrogé au sujet de la fameuse « loi sur les toilettes » de la Caroline du Nord qui, entre autres choses, exige que les personnes transgenres utilisent les toilettes correspondant au sexe figurant sur leur certificat de naissance dans les édifices gouvernementaux, les écoles et les universités publiques de l'État.

L'homme d'affaires a répondu que la loi avait causé des querelles inutiles et qu'elle avait coûté cher à la Caroline du Nord sur le plan économique.

Selon lui, le fait que les personnes transgenres puissent utiliser les toilettes publiques de leur choix a donné lieu à très peu de plaintes et de problèmes par le passé.

>> Réagissez sur le blogue de Richard Hétu

Après la promulgation de la loi à la fin du mois de mars, la Deutsche Bank a mis un frein à son projet de créer 250 emplois en Caroline du Nord, alors que PayPal est revenue sur sa décision d'ouvrir un centre des opérations employant 400 personnes à Charlotte. Les offices du tourisme locaux ont aussi révélé avoir perdu des millions de dollars en raison de l'annulation de plusieurs conventions et rencontres d'affaires.

Cruz n'est pas d'accord

Le principal rival de Donald Trump dans la course à la nomination républicaine, le sénateur texan Ted Cruz, a immédiatement dénoncé sa position, accusant le milliardaire d'avoir cédé au nom de la « rectitude politique ».

« Des hommes adultes, des étrangers, ne devraient pas se retrouver seuls dans les toilettes avec les petites filles », a soutenu M. Cruz, indiquant que cela relevait du « bon sens ».

Son équipe de campagne a également publié un communiqué disant que M. Trump n'était pas différent des « élites politiquement correctes de la gauche ».

« Il a succombé à l'ordre du jour de la gauche, qui est de forcer les Américains à chasser Dieu de l'espace public tout en souscrivant en paroles à une fausse tolérance », peut-on aussi y lire.

Ces commentaires surviennent alors que Donald Trump a augmenté ses chances de remporter l'investiture du Parti républicain grâce à sa victoire à la primaire de l'État de New York plus tôt cette semaine.

Si M. Trump réussit à devenir le candidat de la formation politique pour la présidentielle de novembre 2016, il subira probablement de la pression pour modérer certaines de ses déclarations afin de séduire les électeurs indépendants et les femmes. Mais ce faisant, il risquera de s'aliéner ses partisans les plus conservateurs et de prêter le flanc aux attaques de Ted Cruz et d'autres détracteurs qui lui reprochent de ne pas être un vrai républicain.