Le directeur de campagne de Donald Trump, Corey Lewandowski, qui s'était vu reprocher d'avoir agrippé une journaliste tentant de poser une question au candidat, ne sera finalement pas poursuivi en justice faute de preuves suffisantes, a tranché jeudi un juge de Floride.

La décision du procureur du comté de Palm Beach David Aronberg met fin à une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre au sujet de M. Lewandowski, que Donald Trump n'a cessé de défendre après l'incident survenu le 8 mars en marge d'une conférence de presse à Jupiter, dans le sud-est des États-Unis.

Michelle Fields, 28 ans, alors journaliste pour le site conservateur Breitbart, suivait Donald Trump pour lui poser une question. Le candidat se dirigeait vers l'arrière de la salle quand elle dit avoir été violemment tirée par l'avant-bras par Corey Lewandowski.

Cette version des faits semblait confirmée par une vidéo de surveillance rendue publique par la police qui a inculpé M. Lewandowski fin mars. Le chef d'inculpation correspondait à un délit mineur : « voie de fait » ou atteinte à l'intégrité physique d'une personne.

« Même si les éléments de preuves étaient suffisants pour permettre à la police d'inculper M. Lewandowski, ils ne sont pas assez solides pour entraîner une éventuelle condamnation », a conclu le juge Aronberg.

Bien que le directeur de campagne ait clairement agrippé la journaliste selon le juge, Michelle Fields avait enfreint le protocole en s'approchant trop près du candidat, a noté la procureur adjointe Adrienne Ellis.

Sur les images de vidéosurveillance, c'est la jeune femme qui touche le candidat en premier « et M. Trump recule son bras », a aussi souligné la juge Ellis.

La campagne de Donald Trump a rapidement réagi dans un communiqué se réjouissant que l'affaire soit « désormais close ».

Corey Lewandowski « apprécie la mûre réflexion et le professionnalisme du procureur de Palm Beach (...), ainsi que la loyauté de M. Trump », précise le texte.

Le juge Aronberg a rapporté que son équipe s'était entretenue avec Michelle Fields jeudi. « Il était clair pour nous qu'elle était déçue de la décision », a-t-il fait savoir.

Cette dernière, qui avait photographié et publié sur Twitter des hématomes sur son avant-bras gauche, pourrait toutefois poursuivre M. Lewandowski en diffamation, a affirmé le site Politico, citant une source proche du dossier.

L'affaire avait alimenté les critiques des adversaires de M. Trump s'alarmant de la répétition d'incidents et de la virulence, verbale et physique, entourant la campagne de Donald Trump pour les primaires républicaines.