Malgré le déblocage de l'iPhone de San Bernardino sans l'aide d'Apple, le gouvernement américain va poursuivre ses efforts en justice pour forcer le groupe informatique à aider la police dans une enquête distincte à New York.

«Le gouvernement continue de requérir l'assistance d'Apple pour accéder aux données qu'un mandat autorise à rechercher», a indiqué le ministère de la Justice dans un document transmis vendredi à une juge de Brooklyn.

Il précise maintenir son appel contre une décision rendue fin février par la justice new-yorkaise, qui avait refusé d'obliger Apple à aider les enquêteurs en extrayant des données d'un iPhone appartenant à un membre d'un réseau de trafic de drogue.

Cette affaire rappelle celle qui avait provoqué un bras de fer judiciaire et médiatique de plusieurs semaines entre Apple et le FBI plus tôt cette année en Californie.

Les enquêteurs voulaient forcer le groupe informatique américain à les aider à pirater un iPhone. Celui-ci appartenait à l'un des auteurs de l'attentat qui a fait 14 morts en décembre dans la ville californienne de San Bernardino.

Ils avaient finalement annoncé avoir réussi à débloquer l'appareil sans Apple, avec l'assistance d'un tiers non identifié. La nature de la méthode employée n'a pas été dévoilée, et rien n'indiquait à l'époque qu'elle pourrait être répliquée sur d'autres appareils de la marque, notamment les modèles plus récents sur lesquels la sécurité a été renforcée.

Les avocats d'Apple ont vu vendredi dans la poursuite des efforts judiciaires des autorités à New-York la preuve que l'objectif était bien de créer un précédent, et d'élargir davantage l'accès dont les forces de l'ordre peuvent bénéficier.

Selon le groupe, cela présenterait des risques pour la protection des données privées des utilisateurs de ses appareils.

Apple n'a pas l'intention de poursuivre le FBI pour l'obliger à lui dévoiler la méthode employée en Californie.

Mais ses avocats ont prévenu qu'ils allaient exiger à New York des détails sur les moyens mis en oeuvre par les enquêteurs pour obtenir eux-mêmes les données réclamées, et des preuves qu'ils ont vraiment épuisé toutes les possibilités et que, dès lors, se tourner vers Apple est vraiment leur dernier recours.