Quelque 15 % de 551 courriels de l'ex-secrétaire d'État américaine Hillary Clinton ont été requalifiés en documents « confidentiels » et « secrets », a indiqué samedi le département d'État, une affaire qui empoisonne la campagne présidentielle de la démocrate et sur laquelle le FBI enquête.

Comme il y est contraint par la justice, le ministère américain des Affaires étrangères a mis en ligne samedi 551 courriels de son ancienne patronne, soit 1012 pages de documents envoyés ou reçus depuis une messagerie privée alors que Mme Clinton était en principe tenue d'utiliser un compte gouvernemental.

Au total depuis l'été 2015, le département d'État a rendu publiques près de 46 000 pages de courriels sur un total de 55 000 pages qui devraient être toutes publiées d'ici à la fin du mois de février.

Sur les 551 courriels de samedi, « des portions de 84 documents ont été requalifiées », dont « 81 au niveau confidentiel, soit le niveau le plus bas de la classification » et « trois au niveau secret », a détaillé un responsable ministériel.

Ce cadre du département d'État a précisé que dans le lot de samedi « il n'y avait aucune requalification top secret », le niveau le plus élevé de la classification dite secret défense.

Fin janvier, le ministère avait refusé de divulguer le contenu de 22 courriels de Mme Clinton classés a posteriori « top secret ».

La diplomatie américaine, embarrassée par cette affaire qui touche son ancienne ministre (2009-2013), précise à chaque publication de courriels que la requalification du contenu s'est faite après un épluchage minutieux, a posteriori, et que ces courriels n'étaient pas considérés comme « confidentiels » à l'époque de leur envoi.

Début février, le FBI a formellement confirmé mener une enquête sur la messagerie privée de Mme Clinton, le parti républicain y voyant la preuve que leur concurrente démocrate était disqualifiée pour briguer la présidence.

Cette affaire des courriels de l'ancienne première dame perturbe sa candidature depuis des mois.