Le coordonnateur du renseignement américain James Clapper juge possible le retour à une forme de «Guerre froide» entre les États-Unis et une Russie déterminée à défendre son statut de grande puissance mondiale.

«Beaucoup d'actions agressives» des Russes en ce moment pour défendre leur «statut de grande puissance mondiale» pourraient continuer, et «nous pourrions nous trouver à nouveau dans une spirale semblable à la Guerre froide», a-t-il déclaré devant les membres de la commission des forces armées du Sénat. 

«Les Russes sont paranoïaques sur l'OTAN», a déclaré M. Clapper, «ils sont très inquiets» d'être bloqués dans leurs capacités d'action.

«Ils sont très, très inquiets» sur la défense antimissile occidentale et son effet de sape sur leur arsenal nucléaire, pierre angulaire de leur statut de grande puissance mondiale, a expliqué M. Clapper.

Le président russe Vladimir Poutine est «le premier leader depuis Staline à avoir accru le territoire russe», a rappelé M. Clapper, en allusion à l'annexion de la Crimée.

Et l'intervention russe en Syrie est «la première utilisation significative» d'une force expéditionnaire en dehors de l'ex-sphère soviétique «depuis des décennies», a-t-il dit.

La Russie par ailleurs «porte la guerre de l'information à un nouveau niveau», «publiant des informations fausses ou trompeuses pour discréditer l'Occident», ou «rendre confus» les évènements qui nuisent à son image, a-t-il dit.

Dans son rapport écrit, M. Clapper note également que la Russie développe son potentiel de cyberattaques, avec une volonté notamment de «cibler les infrastructures clefs» (réseaux d'électricité, de transports, etc...). 

«Les opérations cyber russes vont vraisemblablement viser des intérêts américains», note M. Clapper.

La Russie a par ailleurs développé un missile de croisière en violation du traité des forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), a rappelé M. Clapper.