La candidate démocrate à la Maison-Blanche Hillary Clinton a effectué le pèlerinage électoral obligé dans une salle de quilles mercredi dans l'Iowa, où les électeurs voteront lundi pour les premières primaires présidentielles, mais sans s'approcher des quilles.

Les sondages se précisent et s'intéressent aux électeurs qui disent qu'ils se déplaceront aux caucus de lundi soir, ces réunions où les démocrates se regroupent par candidat, au lieu d'utiliser des bulletins de vote.

Le sénateur Bernie Sanders recueille 49 % des préférences contre 45 % pour Hillary Clinton, selon l'institut Quinnipiac mercredi. Seuls 2 % des démocrates disent être indécis, mais 19 % des autres confessent qu'ils pourraient encore changer d'avis.

L'avance de Bernie Sanders parmi les jeunes se confirme: 78 % des 18-44 ans le soutiennent. Hillary Clinton domine largement les plus de 45 ans, qui représentent la majorité des électeurs.

À Adel mercredi matin, Hillary Clinton a porté son message devant quelques dizaines de démocrates dans une salle de quilles. Mentionnant souvent son adversaire, elle a assuré qu'ils avaient les mêmes intentions pour lutter contre les abus du système financier ou pour augmenter le nombre de personnes bénéficiant d'une assurance-maladie. Mais elle a vendu la crédibilité de son propre programme.

«Le sénateur Sanders et moi avons le même objectif. Son idée est différente, et j'ai peur que cela crée la paralysie», a-t-elle dit sur sa proposition d'une refonte complète du système de santé.

Agressive et pugnace contre les inégalités de revenus, le coeur du message de son adversaire, elle s'en est prise à un équipementier automobile américain, Johnson Controls, qui a annoncé son rachat par une entreprise européenne «pour éviter de payer des impôts», alors qu'il avait été renfloué par l'État fédéral pendant la récession.

«Cela s'appelle une inversion. Cela devrait s'appeler une perversion», a déploré Hillary Clinton.

Bernie Sanders était reçu au même moment par Barack Obama à la Maison-Blanche, quelques jours après un coup de pouce du président américain à son ex-secrétaire d'État dans une interview.

«Je crois que lui et le vice-président ont essayé d'être équitables et neutres dans le processus, je pense que ça continuera», a nuancé Bernie Sanders après son rendez-vous.

Il a aussi prédit qu'il gagnerait si la participation était forte. En 2008, elle avait doublé, d'environ 20 à 40 % chez les démocrates, sous l'effet du duel entre Hillary Clinton et Barack Obama, qui l'avait emporté.

«Je ne dis pas que nous ferons ce qu'a fait Barack Obama en 2008. J'aimerais bien, mais je ne pense pas qu'on y arrivera», a affirmé Bernie Sanders.

PHOTO CAROLYN KASTER, ARCHIVES AP

Bernie Sanders avait déjà été reçu par le président Obama à la Maison-Blanche, le 27 janvier.