Le gouverneur de l'État du New Jersey et candidat à la primaire républicaine pour la Maison Blanche, Chris Christie, a proposé mardi que son administration prenne temporairement le contrôle des finances d'Atlantic City, affaiblie par la mauvaise santé de ses casinos et du tourisme.

Longtemps capitale du jeu sur la côte nord-est des États-Unis, la ville d'Atlantic City souffre depuis plusieurs années de la concurrence de nouveaux casinos, souvent situés plus près des grandes villes de la région.

Quatre de ses douze casinos ont fermé en 2014.

Le 22 janvier, l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's (S&P) a abaissé de quatre crans la note de la ville à «CCC-», qui est généralement attribuée à une entité «vulnérable au défaut de paiement», selon sa nomenclature.

«Nous pensons que (la ville) va probablement faire défaut (et ne plus honorer le remboursement de sa dette) sauf développement positif surprise», a notamment écrit l'analyste Timothy Little dans sa note.

Déjà très délicate, la situation s'était brutalement dégradée le 19 janvier lorsque le gouverneur Chris Christie a mis son veto à une proposition de texte soumise au Sénat du New Jersey qui aurait permis de soulager les finances de la ville.

Concrètement, les élus auraient autorisé la municipalité à collecter les taxes normalement dues à l'Etat du New Jersey par les casinos, à hauteur de 33,5 millions de dollars.

Chris Christie a refusé de valider ce plan, estimant que la charge du redressement de la ville n'avait pas à être assumée par les contribuables de l'État.

«Nous voulions donner à Atlantic City cinq ans pour qu'ils règlent eux-mêmes ces problèmes, mais ils ne l'ont pas fait», a déclaré Chris Christie lors d'une conférence de presse.

Il a rappelé que la dette avait augmenté de 50% en cinq ans et que le déficit structurel de la ville dépassait les 100 millions de dollars pour 2015.

«Nous devons donc aujourd'hui intervenir et travailler en partenariat avec le maire (Don Guardian)», a-t-il expliqué.

Le plan du gouverneur, qui a reçu l'accord du maire d'Atlantic City et du président du Sénat de l'État, Stephen Sweeney, devra encore être soumis au vote du Sénat.

Il prévoit qu'un représentant de l'État prenne en main les finances d'Atlantic City avec pour missions principales la restructuration de la dette, une revue des actifs de la ville avec possibilité de cession d'une partie d'entre eux et l'éventuelle privatisation de certains services municipaux.