Les dirigeants de 25 organisations médiatiques, dont The Associated Press, ont envoyé une lettre au secrétaire d'État américain, John Kerry, lui demandant de faire pression sur l'Iran afin que la République islamique relâche Jason Rezaian, un journaliste du Washington Post détenu dans une prison iranienne.

La missive affirme que Téhéran devrait reconnaître le journalisme indépendant comme un «droit humain fondamental». Elle soutient que les États-Unis ont assez d'influence sur l'Iran actuellement pour faire valoir ce point et exhorte M. Kerry à intervenir.

Jason Rezaian, âgé de 39 ans, est né en Californie et il détient la double nationalité américaine et iranienne.

M. Rezaian a été arrêté par les autorités iraniennes en juin 2014. L'an dernier, il a été reconnu coupable d'espionnage et d'autres accusations lors de procédures tenues à huis clos. Sa peine n'a pas été divulguée publiquement.

«L'Iran n'a jamais fourni de preuve pouvant prétendre justifier son emprisonnement», peut-on lire.

«Plusieurs de nos organisations emploient des journalistes qui, comme Jason, travaillent dans des pays, comme l'Iran, qui n'ont pas une haute estime de la libre circulation de l'information. Nous comprenons les risques», poursuivent-ils.

Malgré cela, disent-ils, les médias dépendent des États-Unis et des autres pays démocratiques pour défendre les valeurs que le journaliste représente.

Parmi les signataires de la lettre figurent The New York Times, The Los Angeles Times, ainsi que les réseaux ABC, CBS, NBC et CNN.

Le Washington Post réfute vigoureusement les accusations pesant contre son journaliste. L'éditeur du journal, Frederick Ryan fils, a déclaré au mois de décembre que les États-Unis et les autres puissances mondiales devraient penser à M. Rezaian lorsqu'ils considèrent l'idée de rétablir les relations avec la République islamique.

«Si le régime insensible à Téhéran emprisonne et abuse d'un journaliste accrédité et innocent, que pourraient-ils faire à une délégation en visite?», a-t-il lancé.