Le président américain Barack Obama a appelé vendredi, lors d'une conversation téléphonique, son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à prendre des mesures pour « apaiser les tensions avec l'Irak », en particulier en retirant les troupes turques qui s'y trouvent.

Lors de cet appel, M. Obama a insisté sur la nécessité pour la Turquie de « respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Irak », selon un compte-rendu diffusé par la Maison-Blanche.

L'Irak a réclamé mardi un « retrait complet » des forces turques de son territoire.

Barack Obama a toutefois salué « la contribution » de la Turquie à la coalition militaire de lutte contre le groupe État islamique (EI), conduite par les États-Unis.

Les deux dirigeants ont aussi discuté de « l'intensification de la coopération sur la Syrie », évoquant des « efforts communs pour renforcer l'opposition syrienne modérée et accentuer la pression sur l'EI, ainsi que la continuation des efforts pour une solution négociée au conflit ».

Les grandes puissances de l'ONU se sont mises d'accord vendredi à New York sur un projet de résolution américano-russe de plan de paix en Syrie. Des négociations pourraient démarrer début janvier, d'après ce texte.

La Turquie avait déployé en Irak il y a une dizaine de jours un contingent de 150 à 300 soldats et une vingtaine de véhicules blindés dans le camp de Bachiqa, dans le nord du pays. Des responsables turc et irakien avaient fait état lundi d'un retrait partiel de ces militaires.

Ankara a affirmé qu'il s'agissait simplement de renforts dépêchés pour assurer la protection des conseillers militaires turcs chargés d'entraîner des combattants irakiens dans la lutte contre le groupe EI qui contrôle notamment la grande ville de Mossoul (nord). Mais Bagdad y a vu une incursion illégale.

Les ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue arabe se réuniront le 24 décembre en session extraordinaire au Caire pour évoquer ce déploiement de troupes turques en Irak.