La jeune Pakistanaise Malala Yousafzai, prix Nobel de la Paix, a dénoncé les récentes déclarations sur les musulmans du candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump, jugeant ses propos «discriminatoires» et «pleins de haine».

Le milliardaire américain s'est attiré une pluie de critiques dans le monde entier après avoir proposé d'empêcher les musulmans d'entrer aux États-Unis, à la suite de la mort de 14 personnes dans une fusillade à San Bernardino, en Californie.

«C'est vraiment terrible d'entendre ces déclarations pleines de haine et tellement discriminatoires», a déclaré Malala Yousafzai à l'AFP, lors d'une cérémonie organisée mardi à Birmingham (centre de l'Angleterre), où elle réside, en hommage aux 134 élèves abattus il y a un an lors d'une attaque contre une école pakistanaise.

«Ce serait une profonde injustice que d'associer 1,6 milliard (de musulmans) avec une poignée d'organisations terroristes», a renchéri son père, Ziauddin Yousafzai.

La cérémonie à Birmingham a réuni deux survivants de la tuerie qui avait frappé l'école publique de l'armée (APS) à Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, le 16 décembre 2014.

Vêtu d'une chemise longue traditionnelle, Ahmad Nawaz, 14 ans, a raconté la terrifiante brutalité de l'attaque. «J'ai vu mon professeur brûler vivant», a-t-il dit. «J'étais entouré de cadavres de (mes) amis».

L'attaque, menée par un commando de neuf talibans, avait fait au total 151 morts.