Les prisons américaines abritent maintenant près de 700 000 détenus en moyenne chaque jour, alors qu'ils étaient 157 000 en 1970.

Bien que les prisons des grandes villes américaines attirent davantage l'attention, ce sont les établissements dans les petits et moyens comtés qui expliquent l'explosion de la population carcérale aux États-Unis, selon une analyse répartie sur les 45 dernières années.

Selon le rapport de l'Institut de justice Vera, les détenus des plus petits comtés représentent maintenant 44 % de la population carcérale totale, tandis que ce chiffre s'établissait à 28 % en 1978.

Dans les régions moyennes, avec des populations de 250 000 personnes à un million, le nombre de détenus a été multiplié par quatre. Dans les comtés de 250 000 personnes et moins, la population carcérale est sept fois plus élevée maintenant. Au même moment, les régions plus populeuses ont vu leur nombre de détenus se multiplier seulement par trois.

On ne sait pas tout à fait ce qui pourrait expliquer ces statistiques, mais les experts estiment que plusieurs facteurs pourraient y contribuer, dont l'utilisation plus fréquente des assignations à comparaître et des contraventions routières par les policiers, ainsi que la fermeture d'hôpitaux psychiatriques pendant cette période.

Chaque région a ses problèmes particuliers, a fait remarquer Christian Henrichson, de l'Institut Vera.

Contrairement aux prisons d'État abritant des détenus qui purgent de longues peines, les établissements locaux et régionaux servent généralement à emprisonner des individus qui attendent leur procès ou qui ont été condamnés à des peines de prison d'un an ou moins relativement à des crimes mineurs.

D'ailleurs, la population carcérale continue de grimper même si le taux de criminalité est en déclin depuis le sommet de 1991, selon l'analyse.

Le rapport note également que les Afro-Américains étaient quatre fois plus nombreux que les Blancs en prison. De plus, le nombre de femmes a augmenté considérablement depuis 1970.