Une vidéo amateur montrant plusieurs policiers de San Francisco abattre un homme soupçonné d'avoir poignardé une personne était devenue virale jeudi sur l'internet, dans un pays où les brutalités policières sont fréquemment dénoncées.

Ces images filmées en plein jour par le passager d'un bus stationné à quelques mètres à peine de la scène montrent un homme vêtu d'un blouson sombre qui marche en rasant un mur, cerné par au moins sept agents de police, armes au poing et en position de tir.

Il agite ses mains devant eux, sans qu'un couteau ne soit visible sur l'enregistrement, puis lentement et en boitant légèrement, il poursuit son chemin, mettant brièvement une main dans la poche. Des invectives inaudibles et des cris sont entendus.

Un policier se place devant lui, puis des coups de feu retentissent, une rafale d'une vingtaine de tirs, que la vidéo permet d'entendre sans voir la scène car son auteur a changé d'angle, probablement pour essayer de se mettre à l'abri.

Dans un communiqué, la police de San Francisco a indiqué qu'elle recherchait un homme ayant poignardé quelqu'un et avoir interpellé une personne ressemblant à la description donnée par la victime.

« Le suspect était en possession d'un couteau, soupçonné d'être l'arme utilisée pour » blesser la victime, a précisé la police. « Plusieurs officiers sont intervenus en renfort. Ils ont demandé à plusieurs reprises (au suspect) de lâcher son couteau » mais il « n'a pas obtempéré ».

Les policiers « ne pouvaient lui permettre de blesser quelqu'un d'autre », a relevé le communiqué.

Ils ont dans un premier temps utilisé des armes à projectiles non mortelles (« bean bag gun ») et du gaz lacrymogène.

« Le suspect est tombé sur un genou mais n'a pas lâché son couteau » et a tenté de s'éloigner en marchant, tandis qu'un agent essayait de « l'empêcher de fuir », a poursuivi le communiqué.

« Toujours armé du couteau, il s'est avancé vers l'officier de police » et, « à ce moment-là, craignant des blessures sérieuses ou la mort, des officiers ont fait feu », le tuant sur le coup.

Les incidents se multiplient depuis dix-huit mois aux États-Unis, dans lesquels la police est accusée d'avoir recours à une violence excessive en tuant des personnes, souvent des Noirs, désarmées ou en possession seulement d'armes blanches, comme à Ferguson, New York, Los Angeles et Chicago.

Le chef de la police de Chicago, troisième ville américaine, a notamment été renvoyé mardi à la suite d'une semaine de manifestations liées à la mort d'un adolescent noir, abattu de seize balles en pleine rue par un policier blanc.