Barack Obama a symboliquement gracié mercredi une dinde, plat incontournable du repas de Thanksgiving, une tradition folklorique et un peu déconcertante solidement enracinée à la Maison-Blanche.

«L'Amérique est, après tout, le pays de la deuxième chance. Cette dinde a gagné le droit de vivre la reste de sa vie de façon confortable», a lancé tout sourire le président américain lors d'une cérémonie dans les jardins de la Maison-Blanche, une belle dinde blanche nommée Abe installée devant lui.

«Certains trouvent cette tradition un peu absurde... Moi aussi. Mais j'apprécie réellement l'occasion de souhaiter un joyeux Thanksgiving à l'Amérique», a-t-il ajouté.

Le président américain, qui se pliait au rituel pour la septième fois, a tenu à remercier ses deux filles adolescentes, Malia et Sasha, d'être une nouvelle fois présentes à ses côtés.

«Elles le font uniquement pour me faire plaisir, pas parce qu'elles pensent que c'est quelque chose que je devrais faire», a-t-il dit, soulignant qu'il était, en prenant de l'âge, de plus en plus sensible à ce genre de petites attentions.

Il s'agissait cette année de la 68e cérémonie du genre. La Fédération nationale des éleveurs de dindes en offre en effet une au président depuis l'époque de Harry Truman, après la Seconde Guerre mondiale.

L'origine de la tradition est incertaine: si certains assurent que John F. Kennedy fut le premier président à se montrer magnanime lorsqu'un volatile lui a été présenté à la Maison-Blanche en novembre 1963 (la cérémonie eut lieu trois jours avant son assassinat), ce n'est que depuis George Bush père, en 1989, que les présidents ont pris l'habitude d'exercer leur «droit de grâce» sur une dinde.

Fête familiale par excellence, Thanksgiving est célébrée chaque année le dernier jeudi de novembre aux États-Unis.

Elle trouve ses racines dans les premières années de la colonisation au début du XVIIe siècle, quand les Européens installés de fraîche date avaient, selon la tradition, remercié Dieu pour l'abondance des moissons et l'aide accordée par les Indiens.